C’est l’artisan principal de l’âge pivot, cette disposition décriée de la réforme des retraites provisoirement retirée du projet de loi. Invitée dimanche du journal télévisé de France 2, le premier ministre a fait part de sa «détermination complète et totale» à équilibrer financièrement le régime universel de retraite malgré ce compromis qui «n’est pas un recul» mais «un pas en avant».
À défaut d’âge pivot, les partenaires sociaux ont jusqu’à avril pour faire des propositions permettant de trouver l’équilibre financier exigé par le gouvernement. «Un acte de confiance» à l’endroit des syndicats et des organisations patronales. Toutefois Édouard Philippe prévient: «Je ne laisserai pas passer un projet de loi qui ne prévoirait pas des mesures de remise à l’équilibre à l’horizon 2027, car ça ne serait pas responsable, ça serait même totalement irresponsable. Donc je prendrai mes responsabilités» à l’issue de la conférence de financement.
«Aligné» avec le président
«Je pense toujours, à titre personnel que l’âge pivot est la meilleure façon de garantir le retour à l’équilibre du système actuel et la pérennité du système futur», a souligné le premier ministre mais qu’importe, «ce qui compte ce n’est pas l’instrument, c’est l’objectif, c’est l’équilibre». Et à ceux qui disent que le président de la République n’était pas convaincu par l’âge pivot, il assure que les deux hommes sont «alignés pour faire avancer le pays». «Le président de la République a indiqué depuis le début qu’il souhaitait un système universel, équitable et responsable. Le retour à l’équilibre, la garantie de l’équilibre, c’est l’élément clé de la responsabilité», a-t-il insisté.
Malgré ce compromis, la grève se poursuit, notamment à l’appel de la CGT. «Vous connaissez cette phrase “il faut savoir terminer une grève”. On n’en est pas loin», a rétorqué le premier ministre qui a également rendu «hommage à la patience et à la résilience des Français» face à «une gêne considérable».
Le système universel «plus juste, plus solide et plus lisible» qu’il souhaite mettre en place «passe par la suppression des régimes spéciaux», a-t-il argué. Malgré la grogne qui persiste chez ceux qui en bénéficient –même si certaines professions ont obtenu des aménagements– «nous allons aller au bout», a juré Édouard Philippe. Et de prévenir les grévistes que «tous ceux qui les incitent à poursuivre la grève les envoient peut être dans une impasse».
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