top of page

Windows 10 : un projet de migration pas du tout comme les autres


Windows 10 : un projet de migration pas du tout comme les autres

Avec AutoPilot, Microsoft propose une approche où le poste est livré directement par le constructeur à l’utilisateur puis mis à jour au moment de sa mise en service, une approche très directement inspirée par le monde des smartphones. Cette fonction a été introduite avec Windows 10 1709.

En prévision de la fin de support de Windows 7 fixée au 14 janvier prochain, bon nombre d’entreprises ont initié le déploiement de Windows 10 sur leur parc de PC. Si les premiers déploiements ont été menés sur des postes VIP, sur des postes nomades, bien peu d’entreprises ont aujourd’hui achevé l’installation du dernier OS Microsoft sur l’intégralité de leurs parcs.



« Quelques petites structures ont achevé leur migration, mais les grands comptes sont toujours en cours de migration » explique Jean-Pierre Bergez, consultant Windows 10 chez Capgemini. « La date de fin de vie de Windows 7 n’est pas considérée comme bloquante. Certaines entreprises vont souscrire au support étendu, mais d’autres iront vers une prise de risque mesurée et ne souscriront pas au support étendu. »

Christophe Fréalle, Directeur d’offre Windows 10 chez Econocom ajoute : « Entre 45% à 50% du parc de nos clients devrait avoir migré sous Windows 10 d’ici fin 2019. Nous comptons beaucoup de grands comptes parmi nos clients et l’inertie est bien évidemment plus grande mais on peut dire que tous nos clients ont engagé à plus ou moins grande échelle cette migration. »

Un projet de migration pas tout à fait comme les autres


Les entreprises françaises vont certainement accroître le rythme des déploiements de Windows 10 jusqu’à la date butoir du 14 janvier 2020, mais Jean-Pierre Bergez déplore l’approche prise par de nombreuses DSI : « La migration de Windows 7 à Windows 10 est souvent considérée comme une migration d’OS classique. Pour nous, elle doit être considérée comme une opportunité pour l’IT de se rapprocher des métiers. »

La grande différence introduite par Microsoft avec Windows 10, c’est la mise en ligne de 2 versions majeures par an. Cette approche baptisée “Windows as a Service” remet directement en cause la façon dont les entreprises ont l’habitude de mettre à jour leurs postes.


Habituellement, la DSI testait l’ensemble des applications de l’entreprise avant de confectionner un master puis le diffuser sur les postes. Cette approche implique un délai de plusieurs mois qu’il est désormais impossible de maintenir, sachant que Microsoft aura déjà mis à jour une à deux fois son OS dans le même temps.

Windows 10 introduit un cycle de vie bien plus rapide



Windows 10 introduit un cycle de vie bien plus rapide qui va contraindre les DSI à mener des mises à jour à un rythme bien plus élevé que par le passé. Celles-ci vont devoir réorganiser leurs processus internes et se mettre en ordre de marche pour suivre ce rythme.

« La grande majorité du parc qui a été migré chez nos clients est en version 1709 ou 1803 ou antérieures, c’est-à-dire les versions Windows 10 de mars 2018 ou septembre 2017, époque à laquelle elles ont confectionné leur master. Le déploiement est encore en cours or il faut déjà faire évoluer ces postes… » déplore Christophe Fréalle.

Quand les applications “maison” posent problème


Si, comme les chiffres avancés par Microsoft semblent l’indiquer, les logiciels des éditeurs commerciaux présentent un risque d’incompatibilité assez faible avec Windows 10, cette compatibilité est plus aléatoire avec les logiciels métiers développés en interne par les entreprises comme l’indique Christophe Fréalle : « le problème vient souvent des applications développées en interne par les entreprises, des applications métiers dont le fonctionnement est souvent critique pour l’activité de l’entreprise.


De ce fait, les responsables de ces applicatifs ne veulent pas de déploiement sans avoir validé au préalable le fonctionnement de leur logiciel avec une phase de test. Or avec le Continuous Delivery introduit par Windows 10, ce ne sera plus possible. »

C’est bien souvent pour ces applications critiques que les DSI prennent autant de précautions dans le déploiement des nouvelles versions d’OS. Pour Jean-Pierre Bergez, les DSI vont devoir revoir cette approche, se rapprocher des responsables applicatifs, des responsables métiers afin d’évaluer de manière beaucoup plus fine la façon dont elles vont pouvoir mettre à jour les postes en continu sans perturber le quotidien des métiers.

“Les DSI vont devoir changer la manière dont elles gèrent le risque”


« Les DSI vont devoir changer la manière dont elles gèrent le risque. Jusqu’à présent la DSI gérait un projet de montée de version tous les 5 ans en moyenne. L’approche était alors de tout tester avant de lancer le déploiement du nouvel OS mais avec Microsoft qui va pousser de nouvelles versions de Windows 10 très régulièrement, les IT vont devoir admettre qu’il ne sera plus possible de tout tester en amont du déploiement. »

Les DSI vont devoir hiérarchiser leurs applications en fonction de leur criticité réelle pour le métier et ne tester les nouvelles versions de Windows 10 que sur les applications réellement essentielles, puis traiter dans un deuxième temps les problèmes pouvant survenir avec les applications moins critiques. « Cette approche portée sur le qualitatif est nouvelle et bon nombre de DSI ne sont pas encore prêts à faire le pas et n’ont pas encore pris la mesure de ce changement apporté par le notion d’Evergreen introduite par Windows 10. »


Beaucoup d’entreprises qui ont déjà déployé Windows 10 ont créé leurs masters de déploiement avec les versions 1709 ou 1803 de Windows 10, des versions déjà démodées par les 1809 et 1903 lancées depuis.

Pourquoi il est urgent de basculer dans une approche “Evergreen”


Si ce passage à un mode de mises à jour permanentes en temps réel, le fameux mode Evergreen n’est pas problématique sur de petits groupes d’utilisateurs, cela va impliquer des changements plus profonds en termes de processus et d’outillages pour les entreprises. Pour l’instant, l’outil le plus utilisé pour ces migrations reste SCCM (System Center Configuration Manager), mais une nouvelle génération d’outils devrait apparaitre en 2020 afin d’aider les entreprises à basculer dans l’approche “Evergreen”.

Ce mode de fonctionnement est clairement considéré comme une vraie contrainte par les DSI.


Quelques-unes ont bien intégré ce nouveau mode de fonctionnement et c’est désormais le service support qui gère les mises à jour de l’OS Microsoft et aller vers ces mises à jour en continu de Windows ne fait que suivre le sens de l’histoire puisque tous les OS mobiles sont désormais mis à jour dans ce mode et cela marche très bien. Le fait que les entreprises peuvent développer sans contrainte des applications sous Windows complexifie l’essor de l’approche “Windows as a Service”.

La migration Windows 10 doit être vue comme un projet de transformation

La migration Windows 10 doit être vue comme un projet de transformation pour les DSI qui doivent moderniser leur processus de livraison des nouvelles versions de logiciel et passer au Continuous Delivery sur les postes clients comme elles le font de plus en plus sur les serveurs. « Il faut profiter de cette migration pour se réorganiser et industrialiser les processus en ce sens.


Sur la durée on s’apercevra que ce changement de mode de fonctionnement coutera moins cher que devoir lancer un vaste projet de migrations tous les 5 à 7 ans. Lorsqu’on est en évolution permanente, ce coût de projet disparaît » conclut Christophe Fréalle.

Demain, plus personne ne fera de master pour déployer une nouvelle version de Windows comme c’est encore le cas aujourd’hui. Les utilisateurs sortiront leur nouveau PC du carton et, où que ceux-ci soient dans le monde, la nouvelle machine sera reconnu comme un PC de l’entreprise et verra descendre sur son poste la configuration de l’entreprise de manière automatique.

0 vue0 commentaire

Commentaires


bottom of page