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<img src="https://i1.wp.com/www.ultimatepocket.com/wp-content/uploads/2020/01/vladimir-poutine-prepare-lapres-2024-au-sommet-de-la-russie-le-monde.jpg?w=640&ssl=1" data-recalc-dims="1"><br />
Vladimir Poutine, à Moscou, le 15 janvier. Mikhail Klimentyev / AP
L’heure des grandes manœuvres pour la transition de 2024 a sonné en Russie. En annonçant une série de réformes constitutionnelles mercredi 15 janvier, Vladimir Poutine a montré qu’il ne comptait pas attendre cette échéance, qui marque la fin de son quatrième et, théoriquement, dernier mandat de président, pour lancer ce processus périlleux. Et en nommant un nouveau premier ministre en remplacement du loyal Dmitri Medvedev, il a montré que le film de la succession avait bel et bien débuté.
L’intrigue s’est jouée en trois temps, suivant un scénario parfaitement huilé. Le président a d’abord profité de sa traditionnelle allocution annuelle devant les membres du Parlement et les élites politiques, pour proposer une série d’amendements constitutionnels allant dans le sens d’une redistribution des pouvoirs au sommet de l’Etat russe.
Dans cette reconfiguration, le président verrait ses pouvoirs légèrement rognés, cédant notamment au Parlement la prérogative de désigner le premier ministre. Le président se verrait aussi adjoindre un Conseil d’Etat aux pouvoirs très renforcés et au rôle – celui d’un organe de supervision – désormais ancré dans la Constitution.
Les mesures proposées par le président prévoient également d’interdire aux membres du gouvernement, aux juges ou aux élus de posséder une double nationalité ou des titres de séjour à l’étranger et à obliger tout candidat à la présidentielle à avoir vécu les vingt-cinq dernières années en Russie.
Annonces soumises au vote
Le président, quant à lui, ne pourrait accomplir plus de deux mandats, et non plus comme actuellement « deux mandats consécutifs ». Cette précision n’aurait aucun impact sur le destin de M. Poutine, qui ne peut en aucun cas se représenter en 2024, mais elle interdirait par exemple à son successeur une réédition de la manœuvre effectuée par MM. Poutine et Medvedev en 2012.
Ce rééquilibrage – la Russie doit rester « un régime présidentiel fort », a insisté Vladimir Poutine, précisant que le président garderait à l’avenir le contrôle sur les forces de l’ordre et de sécurité – devra faire l’objet d’un « vote des citoyens du pays », a jugé M. Poutine, sans prononcer le mot « référendum », dont les conditions d’organisation sont drastiques.
Dans la foulée des ces annonces, le premier ministre, Dmitri Medvedev, a présenté sa démission lors d’un conseil des ministres retransmis à la télévision. « Les changements [annoncés par M. Poutine] sont significatifs et modifieront l’équilibre du pouvoir, et nous devons fournir au président la possibilité de prendre toutes les décisions nécessaires », a expliqué le chef du gouvernement.
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