Cela faisait plusieurs mois que le destin de Qwant était observé de prés. Les actionnaires ont aujourd’hui décidé de remanier la tête du moteur de recherche français, qui entend se poser en alternative européenne au geant Google.
Dans un communiqué sobrement intitulé « Qwant se dote de nouveaux moyens pour poursuivre son développement », le moteur de recherche annonce que son fondateur Eric Leandri quittera ses fonctions à la présidence de l’exécutif.
Il occupera dorénavant la tête du comité stratégique et scientifique, un nouveau comité chargé de travailler sur « la définition et la mise en œuvre des orientations stratégiques et technologiques de l’entreprise » et restera actionnaire de l’entreprise. Tristan Nitot, qui assurait l’intérim en tant que directeur général reprendra également son ancien poste de VP Advocacy.
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Du côté de chez Qwant
Pour remplacer le fondateur, les actionnaires ont choisi Jean Claude Ghinozzi, directeur général adjoint Sales et Marketing chez Qwant depuis deux ans. Cet ancien de chez Microsoft et Activision Blizzard prendra donc la tête de Qwant en tant que président directeur général à compter du 15 janvier.
La Caisse des dépôts et Axel Springer, les deux principaux actionnaires de Qwant, ont également annoncé un nouveau tour de table afin de soutenir le développement du moteur de recherche. Celui-ci devrait être finalisé courant février. Selon Liberation, cette levée de fonds devrait s’élever à 10 millions d’euros.
Qwant pourra également compter sur le soutien de la Dinum : dans une circulaire envoyée le 7 janvier à l’intention des fonctionnaires, le directeur Nadi Bou Hana recommande aux administrations d’installer Qwant par défaut sur les postes de travail des utilisateurs. « Il semble pertinent de configurer pour l’usage par défaut de l’administration un moteur appliquant préférentiellement le droit européen et disposant également de son propre indexeur.
Qwant a connu une année 2019 compliquée
Qwant réunit, à ce jour, l’ensemble de ces qualités, dont les aspects techniques ont été vérifiés par un audit interministériel. » Forte de ces conclusions, la Dinum recommande donc l’installation par défaut de Qwant sur les postes, mais précise néanmoins que les agents doivent rester « libres de pouvoir modifier ce choix de manière simple et autonome ». La Dinum entend généraliser cette disposition à partir du 30 avril 2020.
Qwant a connu une année 2019 compliquée. Outre ses résultats financiers décevants, le moteur de recherche a été visé par plusieurs enquêtes faisant état de sa dépendance technologique à l’égard de Microsoft, de ses rapports parfois conflictuels avec la presse ou encore des pressions exercées sur certains de ses concurrents. L’État maintient néanmoins son soutien à l’égard du moteur de recherche, qui entend proposer une alternative plus respectueuse de la vie privée aux internautes fatigués des indiscrétions de Google et consorts.
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