Des policiers lors des affrontements de samedi soir à Paris. — Bastien Louvet/SIPA
Une enquête judiciaire a été ouverte ce dimanche par le parquet de Paris après la diffusion de vidéos montrant un homme au visage ensanglanté se faire frapper au sol par un policier. Des violences commises lors de son interpellation en marge de la manifestation des « gilets jaunes » samedi. L’enquête du parquet a été ouverte pour « violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique » et confiée à l’IGPN, la police des polices.
On vient de me transmettre cette vidéo #Acte62 On y voit un policier frapper au visage une personne blessée et déjà maitrisée Un des policiers présent sur la vidéo fait partie d’une ULI2R d’une CI de Paris. (Je ne connais pas l’auteur de la vidéo) pic.twitter.com/JF7rsaWV5J — Maxime Reynié (@Maxime_Reynie) January 18, 2020
« Le préfet de police a demandé à la direction de l’ordre public et de la circulation (DOPC) de faire toute la lumière sur cette action », a déclaré la préfecture de police. Une « enquête administrative interne a été confiée au service d’évaluation et de contrôle » afin « de faire toute la lumière sur cette action », a-t-elle ajouté.
60 personnes interpellées samedi
Sur les images diffusées sur les réseaux sociaux, le manifestant est allongé au sol devant l’armurerie de la gare de l’Est, le visage ensanglanté, quand le policier qui le maintient lui assène au moins deux coups de poing. Sur un autre angle de la scène, filmée par l’AFPTV autour de 14h30, l’homme, couché sur le ventre et déjà menotté, crie de douleur quand le policier lui appuie son genou sur le bras.
Quelques milliers de manifestants ont défilé samedi après-midi à Paris, à l’appel des « gilets jaunes », en scandant des slogans anti-Macron, anti-policiers ou contre la réforme des retraites. Au total, 60 personnes ont été interpellées, dont 45 placées en garde à vue, selon les autorités, lors de ce rassemblement marqué par des tensions avec les forces de l’ordre.
Nouveau contexte
Ces nouvelles enquêtes, judiciaire et administrative, sont ouvertes alors que l’exécutif a changé de ton face aux violences policières. Mardi, le président de la République a fait pression sur le ministère de l’Intérieur en réclamant des « propositions » rapides « pour améliorer la déontologie » des forces de l’ordre. La semaine dernière, le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner avaient consacré une bonne partie de ses voeux à la Police nationale au devoir « d’exemplarité » et à l’éthique.
A Paris, au moins trois enquêtes judiciaires ont été ouvertes pour des violences policières commises le 9 janvier lors de la manifestation contre la réforme des retraites, dont un tir de LBD à bout portant. Le 6 décembre, une autre enquête avait été initiée sur la base de vidéos montrant deux policiers frappant une personne au sol lors de la manifestation de la veille contre cette réforme.
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