L’incertitude règne autour du sort réservé à Kosc. Alors que des informations publiées la semaine passée dans les colonnes du “Figaro” faisaient état d’un dépôt de bilan de l’opérateur de gros alternatif, sa direction nie en bloc. Interrogée par ZDNet, celle-ci affirme que “l’activité de Kosc se poursuit normalement”.
Une affirmation contredite par certains de ses partenaires qui regrettent, à l’image de Jean-Michel Texier, président du groupe Convergence ou des membres adhérents de l’AFUTT, la possible “disparition” de l’opérateur, lancé en 2016 pour muscler la concurrence face au quasi-duopole d’Orange et de SFR sur le marché des télécoms d’entreprise.
Kosc, qui a enregistré un chiffre d’affaires de 18 millions d’euros en 2018 et tablait encore récemment sur des revenus de l’ordre de 100 millions d’euros en 2021, fait aujourd’hui face à de graves problèmes de trésorerie.
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SFR conteste les modalités de l’opération de cession de son réseau Completel
L’incertitude pèse en effet sur l’opérateur après une décision défavorable de l’Autorité de la Concurrence concernant la reprise du réseau DSL de Completel, auparavant détenu par SFR, et le retrait de l’un de ses investisseurs majeurs (en-dehors d’OVH), la Banque des territoires, une branche de la Caisse des dépôts.
Pour rappel, SFR conteste désormais les modalités de l’opération de cession de son réseau Completel à Kosc, qui faisait pour l’Autorité de la concurrence figure de condition sine qua none pour le rachat entre SFR et Altice-Numéricable en octobre 2014. L’opérateur présidé par Alain Weill réclamerait aujourd’hui 21 millions d’euros à Kosc, qui conteste cette somme et estime de son côté son préjudice à 65 millions d’euros.
La banque Rotschild mandatée pour trouver un repreneur
Résultat des courses : la direction de Kosc a mandaté la banque d’affaires Rotschild en septembre dernier pour se trouver un repreneur. “En dépit des informations anxiogènes qui circulent depuis la semaine dernière, le processus initié par Rothschild en septembre dernier suit son cours et ne nous autorise pas à plus de commentaire à ce stade”, explique ainsi la direction de l’opérateur Kosc, qui réfute ainsi tout dépôt de bilan à ce stade.
“La situation de Kosc est aujourd’hui simple : soit dans les prochaines semaines, les actionnaires seront suffisamment convaincus et décideront d’apporter les fonds suffisants permettant à l’entreprise de retrouver une certaine marge de manoeuvre, nécessaire à la mise en place d’une solution pérenne, soit l’entreprise sera liquidée ou cédée”, faisait en effet fait savoir son président, Yann de Prince, lors d’une audition tenue le 8 octobre dernier devant la délégation aux entreprises du Sénat.
Et les candidats seraient légion selon la direction de l’opérateur wholesale only, qui les chiffrait à 16 lors de cette audition.
“En dépit d’une situation des plus défavorables, malgré l’urgence dans laquelle il est demandé à ces possibles partenaires de se positionner, seize [candidats] se sont d’ores et déjà manifestés”, a ainsi fait savoir le président de l’opérateur. Et de préciser qu’il s’agit majoritairement de partenaires industriels.
Alors que le flou artistique domine au sujet de l’avenir réservé à Kosc, nul doute que les semaines à venir devraient permettre d’y voir plus clair quant à l’avenir de l’opérateur, alors que le temps manque aujourd’hui à sa direction pour retourner une situation semble-t-il bien mal engagée.
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