Le 19 septembre dernier, Qwant annonçait la nomination de Tristan Nitot à la direction générale de l’entreprise française. Et ce en remplacement de François Messager. Ancien président de Mozilla Europe, Tristan Nitot est une personnalité respectée dans la communauté des logiciels libres et parmi les défenseurs des libertés numériques. De quoi redorer le blason du moteur de recherche français ? Tristan Nitot a rejoint Qwant en juin 2018 en tant que Vice-Président Advocacy.
Tristan Nitot prend désormais en charge l’ensemble de la direction opérationnelle du moteur de recherche. “Dans le cadre de la mission qui lui est confiée, Tristan mettra en œuvre une réorganisation permettant de toujours mieux répondre aux attentes des utilisateurs et d’apporter les solutions innovantes qui rendent possible l’exercice des droits et libertés sur Internet à travers des services attractifs et rentables qui respectent les utilisateurs” indique un communiqué de l’entreprise.
Il est peu dire qu’il aura fort à faire. Depuis des semaines, nombre d’informations publiées dans la presse jettent le doute sur la technologie, le management et les finances de l’entreprise.
« Google français en marche »
Une entreprise pourtant mise en avant par le gouvernement français comme une pépite de la French Tech. En 2015, Emmanuel Macron, alors ministre de l’Economie, avait décrit l’entreprise comme un « Google français en marche. » Et en mai dernier, le secrétaire d’Etat à l’économie numérique, Cédric O, annonçait vouloir installer Qwant sur les ordinateurs des fonctionnaires.
Tout commence à l’été avec la révélation de questionnements de la Caisse des dépôts et consignations, un des actionnaires de Qwant, sur de hauts salaires réservés à des cadres de la société, concomitamment avec une faiblesse du chiffre d’affaires, estimé à 3,7 millions d’euros en 2018.
Suit une enquête de Next INpact qui met en avant des faiblesses du côté des résultats de recherche proposés par le moteur. Enfin, Mediapart publie un article qui met en cause le management d’Eric Léandri, le patron de la société. Entre autre problème, notons aussi la difficulté à saisir les liens entre Microsoft et Qwant. Suite à ces révélations, Qwant s’est fendu d’un article pour défendre sa version des choses.
“C’est un honneur de prendre ces responsabilités au service de Qwant, dont les valeurs de souveraineté numérique et de respect de la vie privée sont parfaitement alignées avec ma vision du numérique au service de l’humain” a déclaré Tristan Nitot suite à sa nomination.
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