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Test de Pascal’s Wager : oui, on peut jouer à un Dark Souls sur iPad – Numerama

Présenté durant la dernière conférence iPhone, Pascal’s Wager se présente comme un Dark Souls avec de vraies ambitions.Disponibilité

Pascal’s Wager est disponible sur l’App Store au prix de 7,99 euros.

La franchise Dark Souls, et ses rejetons, est communément liée à la notion d’exigence. Une exigence qui se nourrit dans les détails et laisse peu de place aux errements techniques et aux déséquilibres de gameplay. Ainsi, quand on appris l’existence d’un représentant du genre sur iOS (en attendant une version Android), notre curiosité a été piquée au vif. Comment le dénommé Pascal’s Wager peut-il s’en sortir sur des plateformes — iPhone, iPad et iPod touch, donc — souvent moquées au moment de faire tourner des expériences vidéoludiques comparables à celles que l’on trouve sur un PC ou une console ? C’est la grande question.

Autant le dire tout de suite : on n’aurait très certainement pas joué à Pascal’s Wager sans une manette, dont la connexion à un appareil iOS est aujourd’hui très facile. À nos yeux, il est inconcevable de jouer à un Dark Souls avec des contrôles tactiles, dont le niveau de précision est tout bonnement inadapté. Dès lors, nous évaluons Pascal’s Wager avec un pad entre les mains, comme nous pensons qu’il doit être joué.


Très solide techniquement

Studio chinois, Tipsworks a compris que Pascal’s Wager devait répondre à un cahier des charges parfaitement élaboré pour convaincre. Après tout, il s’adresse aux puristes d’un genre qui ne pardonne rien. On peut déjà commencer par louer la solidité technique du titre disponible sur iOS. Que ce soit sur un iPad Pro ou un iPhone 11 Pro — des machines très puissantes, il est vrai –, Pascal’s Wager tourne sans rechigner et se fend d’une prestance visuelle appréciable (certaines textures restent grossières). Et, surtout, sans aucun ralentissement malgré un framerate plus que confortable. Notons que les développeurs ont optimisé la qualité graphique pour l’iPad Pro et l’iPhone 11. Sinon il est possible de paramétrer le framerate en standard (30 fps) ou en élevé (60 fps) ou de jouer sur le rendu, pour qui voudrait préserver l’autonomie (avec toutes les options poussées au maximum, 25 % de la batterie d’un iPad sont consommés en à peine deux heures de jeu).

Une narration beaucoup plus directe

Ce socle sert une direction artistique quelconque, qui va copier tout ce qui se fait de mieux dans l’heroic fantasy à tendance un peu dark. Il y a du The Witcher, du Warhammer et, bien sûr, du Dark Souls. En ressort une patte sans identité propre, qui dépeint un univers au bord de l’agonie, touché par un Mal qui est apparu après la disparition du Soleil. Dans un monde des ténèbres, quatre héros emmenés par Terrence, messager banni par l’Église, doivent remonter jusqu’à la source de la malédiction qui transforme les espèces vivantes en monstres. Bref, du classique. Le nom du jeu fait référence au pari du philosophe Pascal, qui estime qu’on n’a rien à perdre à croire en Dieu (même s’il n’existe pas).

Contrairement aux Dark Souls, Pascal’s Wager opte pour une narration beaucoup plus directe et, par ricochet, mieux compréhensible. Cela passe par de nombreux dialogues — en anglais, japonais ou chinois — et un découpage en niveaux rattachés à un hub central. On pourrait presque croire que Pascal’s Wager constitue un bon point d’entrée pour découvrir cette famille de RPG orientés action.

Pascal’s Wager // Source : Tipsworks


Dark Souls avec des idées propres

Pascal’s Wager reprend beaucoup d’éléments vus dans la trilogie Dark Souls. On retrouve par exemple une copie des feux de camp qui permettent de sauvegarder, se reposer (ce qui régénère les ennemis), récupérer des potions de soin et dépenser ses points d’expérience (représentés par des os). On a également droit aux raccourcis qui facilitent les déplacements au sein des environnements, sachant que vous n’aurez aucune carte pour vous repérer, seulement votre sens de l’observation et votre mémoire. À ce sujet, la structure en niveaux resserre les décors et aide à mieux s’y retrouver.

Il y a surtout ce gameplay réussi, articulé autour d’une jauge d’endurance à surveiller pour mesurer ses coups face à des adversaires qui cognent très fort. Dans l’approche, on est plus près d’un Dark Souls que d’un Sekiro : Shadows Die Twice, plus vif et axé sur l’offensive. Néanmoins, même s’il est nécessaire de surveiller sa prise de risques, le défi n’apparaît pas aussi élevé. Les boss, par exemple, sont moins punitifs et laissent plus de marge à l’erreur que dans un Souls. Tout porte à croire que le studio n’a pas voulu aller trop loin, craignant pour l’équilibre, toujours compliqué à atteindre quand on veut proposer un challenge consistant, mais juste. Cela ne veut pas dire qu’il faut se permettre d’y aller sans réfléchir. On triomphera toujours plus facilement en apprenant à anticiper les attaques.

Pascal’s Wager // Source : Tipsworks


S’il recycle beaucoup de ses pairs, Pascal’s Wager s’efforce tout de même de s’appuyer sur des idées propres pour convaincre. On pense à la santé mentale, qui se réduit à mesure que l’on frappe les ennemis jusqu’à rentrer dans une phase de transe qui rend les personnages tout à la fois plus puissants et vulnérables. Une fois vidée, on passe carrément en statut de démence, qui rend le bestiaire toujours plus agressif. Heureusement, il existe des potions pour remplir la jauge et s’éviter de sérieux problèmes. Il est aussi possible de s’équiper de trophées récupérés au fur et à mesure de l’aventure pour améliorer ses statistiques.

Des idées propres pour convaincre

Autre changement, Pascal’s Wager n’autorise pas de changer l’arme des héros, qui sont débloqués au fur et à mesure. Pour compenser cette restriction, les développeurs ont équipé chaque personnage avec un arsenal différent, ce qui permet quand même de profiter de plusieurs styles de combat. À noter que l’on ne peut incarner que deux protagonistes à la fois, interchangeables à l’envie à partir du moment où l’on ne combat pas. Quand l’un des deux passe de vie à trépas, on passe automatiquement à l’autre jusqu’au prochain point de passage. Cette distinction inhibe un peu plus la difficulté puisque vous disposez théoriquement de deux chances pour triompher.

En termes de contenu, Pascal’s Wager en offre déjà pour son argent (une dizaine d’heures pour le terminer). Mais Tipsworks a prévu des mises à jour dans les mois à venir, pour augmenter la durée de vie. Il y aura notamment un New Game Plus (nouvelle partie en conservant tout ce que l’on a obtenu dans la précédente) et une zone inédite remplie de défis.




En bref

Pascal’s Wager

Note indicative : 4/5

Sans atteindre le souffle épique, la notion d’accomplissement et la fraîcheur d’univers d’un Dark Souls, Pascal’s Wager se présente comme une proposition plus qu’honnête. Il est surtout disponible sur un support — mobile — que l’on pensait inadapté à l’exercice d’un genre misant sur l’exigence. Dans tous les sens du terme.

Il faudra cependant s’armer d’une manette avant de se lancer dans l’aventure, le gameplay avec interface tactile étant une injure à ce que le titre souhaite faire vivre. Certains diront que tout n’est que pale copie sans âme des Souls. Il y a de cela. Mais, en attendant, il est bel et bien le seul disponible sur iOS. Alors autant en profiter avec l’indulgence qu’il mérite.



Top

  1. Un vrai Dark Souls sur iOS

  2. Des idées qui le distinguent (un peu)

  3. Contenu à la hauteur du prix


Bof

  1. Manque un supplément d’âme

  2. Manette obligatoire

  3. Le défi aurait pu être plus grand

Crédit photo de la une : Tipsworks

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