Publié le 27 janv. 2020 à 8h00Mis à jour le 27 janv. 2020 à 8h43
La meilleure défense c’est l’attaque… à condition de ne pas se lancer trop tôt. Sur le marché des tablettes, aujourd’hui largement dominé par Apple, Microsoft a longtemps ruminé cette âpre leçon, avant de relever la tête. Sa gamme Surface est aujourd’hui le seul concurrent frontal aux iPad de la marque à la pomme.
Microsoft a pourtant été, en 2000, le premier poids lourd du secteur à parier gros sur un prototype de tablette, dix ans avant la présentation par Steve Jobs de l’iPad d’Apple qui a fait décoller les ventes de cette catégorie d’appareils informatiques.
« D’ici à 5 ans, je prédis que la tablette sera la forme la plus courante de PC vendus en Amérique », expliquait alors sans ciller Bill Gates, le fondateur de Microsoft en présentant le système d’exploitation Tablet PC. La prédiction ne s’est jamais réalisée…
Parti plus tard sur ce front, Apple est aujourd’hui sans conteste le numéro 1 des ventes de tablettes. En 2019, elle a engrangé plus de 21 milliards de dollars grâce à l’iPad. Microsoft, lui, n’a écoulé « que » pour 5,72 milliards de dollars de produits Surface (tablettes, mais aussi ordinateurs et casques audio) sur la même période.
Contrairement aux Tablet PC fabriqués par HP, Toshiba ou Compaq à partir du logiciel Microsoft, l’iPad a séduit, dès ses débuts, par son design et ses applications. Pas besoin de stylets pour naviguer sur l’écran comme chez Microsoft. Avec Apple, un seul doigt suffit ! La puissance marketing de la firme à la pomme a fait le reste.
La Surface Pro, une renaissance
Quant à Microsoft, après une traversée du désert marquée par les lancements ratés de la Surface RT et de la Surface Pro en 2012, l’entreprise de Redmond a fini par trouver une oasis sur le marché professionnel. Là où le produit pensé pour le grand grand public d’Apple laissait sur leur faim cadres et chefs d’entreprise, car ils n’y retrouvaient pas leurs logiciels de travail.
Sous la direction de l’ingénieur Panos Panay, Microsoft a trouvé la bonne formule en 2014 avec la Surface Pro 3 : une montée en gamme et un positionnement marqué sur les usages au bureau . Elle est présentée comme un véritable PC Windows, mais séduit par sa fonction tablette.
Sur le ring du marché des entreprises
Microsoft a ainsi gagné un vrai succès d’estime sur ce marché professionnel, plus lucratif que celui du grand public. Apple s’est néanmoins empressé de répliquer avec son iPad Pro. Année après année, il s’enrichit de fonctionnalités attendues par les entreprises, notamment des logiciels de bureaux. Sans pour autant égaler la Surface dans ce domaine.
L’iPad pourrait aussi devenir compatible avec une souris, c’est ce que les utilisateurs apprécient tout particulièrement chez les tablettes de Microsoft. « Cela réglera l’un des problèmes majeurs de l’iPad en termes de productivité au travail », estime Cliff Maldonado, analyste chez Baystreet Research, qui souligne que la dernière version du système d’exploitation de l’iPad prévoit, discrètement, mais pour la première fois, cet usage. Un comble pour une tablette tactile.
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