Après des révélations du Canard Enchaîné, Ségolène Royal a dévoilé ce mardi une lettre du ministère des Affaires Étrangères, lui écrivant qu’il était “envisagé de mettre fin” à ses fonctions d’ambassadrice des Pôles. Et ce parce que l’ex-ministre ne respecterait pas “le devoir de réserve sur l’action du Gouvernement” qu’impliquerait son poste d’ambassadrice, après avoir multiplié les critiques à l’égard d’Emmanuel Macron et de l’exécutif ces dernières semaines.
L’ancienne candidate à la présidentielle a publié un texte accompagnant la lettre du quai d’Orsay, écrivant qu’elle allait continuer à défendre les causes de cette ambassade, notamment le “rayonnement scientifique de la France”. D’après des informations du Parisien, depuis peu, elle réunit de nouveau sa garde rapprochée. Pour plusieurs personnes de son entourage, c’est le signe qu’elle se prépare à repartir pour une nouvelle campagne. La présidentielle 2022?
“Il y a le vide à gauche, pourquoi pas elle?”
“Ça y est elle est partie, elle est candidate. Il y a le vide à gauche, pourquoi pas elle? Elle a une assise dans l’opinion, elle a des arguments. La seule habileté peut-être de Macron, c’est de la faire partir tout de suite parce que [la présidentielle] c’est dans deux ans, et c’est long deux ans. Il y a un tel panier de crabes à gauche, ses amis vont peut-être se charger de la fatiguer, de la détruire, pour servir Macron.
Mais c’est jouable. D’abord il n’y a personne à gauche. Ensuite, Ségolène Royal a du caractère, elle incarne l’ordre juste, du social et de la sécurité, c’est ce que veut l’opinion. Sur l’environnement, elle a une certaine légitimité et puis on sait qu’elle sera dure face à Macron, face à Le Pen et face à Mélenchon. Or la gauche a besoin de quelqu’un pour dépasser Mélenchon, pour cogner Mélenchon, et Ségolène Royal pourra le faire.”
Macron “a voulu la museler, c’est raté”
“L’erreur d’Emmanuel Macron et de son gouvernement, c’est: de l’avoir embauchée en pensant la faire taire, de lui avoir fait miroiter des choses – par exemple la présidence de la commission européenne, ou un poste de commissaire européen, de rentrer au gouvernement – et de n’avoir pas donné suite. Donc évidemment de la vexer, de l’humilier.
La politique, c’est ça. Vous essayez d’obtenir le maximum et si vous ne l’obtenez pas vous vous vengez, vous critiquez. Si vous l’obtenez, vous servez pendant un temps. Je connais un président de la République qui a nommé un de ses anciens collaborateurs ministre de l’Économie, il pensait le calmer. C’est François Hollande qui a nommé Emmanuel Macron, ça s’est retourné contre lui.
Le gouvernement aurait pu dire à Ségolène Royal: vous travaillez mal, vous employez mal l’argent, vous ne rendez pas assez compte de ce que vous faites… C’est-à-dire des reproches précis. Mais reprocher à Ségolène Royal par écrit de critiquer le gouvernement, c’est lui contester une liberté d’expression qui est totale en politique, surtout quand on a été ancienne candidate à la présidentielle. Il a voulu la museler, c’est raté. Quand elle n’est pas muselée, elle mord.”
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