La société SpaceX approche petit à petit de son objectif, à savoir la commercialisation d’un service internet par satellite via sa constellation Starlink. La société d’Elon Musk a annoncé ce lundi avoir placé 60 nouveaux satellites Starlink en orbite terrestre basse, alors que la date de lancement effectif de ses services est prévue pour mi-2020 aux Etats-Unis et au Canada.
Le lancement lundi de la fusée Falcon 9 de SpaceX à partir de la base aérienne de Cape Canaveral, en Floride, est l’un des six autres lancements nécessaires pour assurer une couverture en Amérique du Nord. Il s’agissait du deuxième lancement du Falcon 9 transportant une charge utile de 60 satellites Starlink.
SpaceX a lancé ses 60 premiers satellites Starlink en mai, ce qui représente une petite fraction des 12 000 satellites que la Commission fédérale des communications a autorisé la société à exploiter dans l’espace. A terme, la constellation de la société d’Elon Musk pourrait un jour compter jusqu’à 30 000 satellites Starlink en exploitation. L’entrepreneur américain a déclaré que SpaceX a besoin d’environ 400 satellites pour fournir une couverture “mineure” et 800 pour une couverture “modérée” de l’Amérique du Nord.
A terme, la société américaine sera en mesure de lancer un service mondial à large bande par satellite Starlink après 24 lancements supplémentaires, date à laquelle le service nord-américain devrait être disponible. Avec 30 lancements, SpaceX disposerait de 1 800 satellites Starlink.
“Starlink a pour objectif d’offrir ses services dans certaines parties des États-Unis et du Canada après six lancements, et d’étendre rapidement sa couverture à l’ensemble du monde après 24 lancements”, a ainsi fait savoir la société. Pour rappel, chaque satellite compact Starlink pèse 260 kg et est équipé d’un générateur solaire, d’un système de propulsion par propulseur ionique, de capteurs de navigation et de quatre antennes puissantes pour transmettre Internet à la Terre.
Couvrir les zones blanches
Les 60 satellites à bord du Falcon 9 ont été lâchés lundi environ une heure après le décollage sur une orbite de 280 km d’altitude, avant d’être mis en position opérationnelle à l’aide de son système de propulsion embarqué. Leur orbite est plus basse que celle du lot de mai, qui n’avait pas l’équipement nécessaire pour créer un réseau maillé.
D’autant que SpaceX a indiqué avoir amélioré la conception des satellites depuis mai afin d’accroître la capacité du spectre et de maximiser leur utilisation des bandes Ka et Ku. Aujourd’hui, SpaceX promet d’offrir un accès Internet rapide et fiable aux zones peu ou pas connectées, comme les communautés rurales mal desservies.
En supposant que SpaceX atteigne son objectif du milieu de l’année 2020, la société pourrait être en avance sur le programme américain de couverture des zones blanches baptisé Connect America Fund II et doté de 1,98 milliard de dollars de la FCC, le gendarme des télécoms local.
Pas de tarif pour l’heure
Selon Microsoft, 162 millions de personnes aux États-Unis, principalement dans les zones rurales, n’ont pas accès à internet, tandis que la FCC estime à seulement 21 millions le nombre d’américains privés d’internet.
Si SpaceX n’a pas encore communiqué le tarif des offres qu’elle entend faire appliquer, ceux-ci pourraient tourner autour de 80 dollars par mois, soit la somme moyenne actuellement versée par les habitants de ces zones blanches pour l’accès à un service dégradé, comme l’avançait la directrice générale de SpaceX Gwynne Shotwell le mois dernier.
SpaceX et l’US Air Force Research Laboratory ont réussi à assurer une connexion de 610 Mbps avec le cockpit d’un avion bimoteur bimoteur C-12 militaire américain. Reste que la promesse initiale de la société, qui demeure de permettre l’accès à internet à 1Gb/s par utilisateur avec une faible latence (environ 25ms), est toujours en suspens.
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