L’avant-projet de loi sur la réforme des retraites est présenté vendredi en Conseil des ministres.
Qui seront les gagnants et les perdants de la réforme des retraites ? Le gouvernement doit dévoiler, vendredi 24 janvier, l’étude d’impact annexée à l’avant-projet de loi. Un document qui détaille les effets attendus de la réforme. De façon générale, la mise en place d’un “âge d’équilibre” dans la réforme des retraites, comme le souhaite le gouvernement, n’aurait pas le même effet sur tous les actifs. “La moitié ne modifierait pas leur âge de départ”, mais “un tiers pourrait partir plus tôt” et “un cinquième partirait plus tard”, selon des extraits révélés par plusieurs médias. Franceinfo fait le point sur les principaux chiffres à en retenir.
Un âge d’équilibre projeté à 65 ans
Selon le rapport, l’âge d’équilibre en 2037 pour établir les projections sur les comportements de départ à la retraite des générations nées à partir de 1975 est de 65 ans, notent Les Echos. “Cet âge [65 ans], purement conventionnel, correspond à l’âge de départ au taux plein pour une personne ayant débuté son activité professionnelle à 22 ans et ayant validé toute sa vie 4 trimestres par an, soit 43 années, la durée exigée pour le taux plein pour la génération née en 1975″, précise l’étude d’impact.
L’âge d’équilibre augmenterait ensuite d’un mois par génération, “sous l’hypothèse que l’espérance de vie progresse d’un mois et demi par an“. Or, “cet âge d’équilibre s’accompagne d’une sévère décote : 5% en moins sur la valeur du point par an. Ainsi, pour quelqu’un né en 1980, la perte se montera à 15% sur sa pension s’il part trois ans avant 65 ans”, rappelle L’Humanité (article payant). Au contraire, il pourra compter sur un bonus ou surcote de 5% par an s’il fait valoir ses droits après 65 ans.
Une décote de 7 à 8% plutôt que 5%
Pour un salarié partant à la retraite avant 65 ans, le malus prévu est de 5% de la valeur du point. Or, le futur retraité qui anticiperait son départ avant l’âge d’équilibre perdra également les points qu’il aurait pu accumuler en liquidant ses droits quelques années plus tard. Ainsi, la perte ne sera plus de 5%, mais plutôt de 7 à 8% par an, selon les estimations citées par Le Monde.
Une réforme représentant 13% du PIB
La stabilisation annoncée des dépenses de retraite se situe aujourd’hui à 13,8% du PIB et devrait baisser à 13,3% en 2040 (contre 13,5% sans réforme), puis 12,9% en 2050 (contre 13% sans réforme), “soit très proches des masses qui auraient été versées hors réforme”, précise l’étude d’impact, que Les Echos ont pu consulter.
Un déficit du système à 0,3% du PIB
Quel sera l’impact financier de la réforme ? Même avec un âge d’équilibre à 65 ans en 2037, l’équilibre financier ne serait pas atteint à cette date. Le déficit du système de retraites serait de 0,2% à 0,3% de PIB entre 2035 et 2040, au lieu de 0,5% sans réforme.
Un départ plus tard pour 20% des assurés
En fonction de l’année de naissance, certains salariés pourraient être favorisés par cette réforme. “Environ un tiers des assurés pourront partir plus tôt”, de l’ordre “d’un an et demi en moyenne” pour la génération née en 1981. Un “décalage” qui “serait moindre pour les générations plus récentes”, car “l’âge d’équilibre” augmenterait “au fur et à mesure des gains d’espérance de vie”.
D’autres, enfin, y perdraient : “Environ un cinquième des assurés partiront plus tard”, d’à peu près “trois ans en moyenne pour les générations nées dans les années 1990”, avec toutefois “un gain très significatif de pension, en moyenne supérieur à 20%”. Dans l’ensemble, avec l’âge pivot, “l’âge moyen de départ serait plus élevé” d’un mois pour la génération 1990 (64 ans et 7 mois) et de 8 mois pour la génération 2000 (65 ans et 2 mois).A lire aussi Sujets associés
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