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Réforme des retraites : calme trompeur pour Edouard Philippe – Le Parisien

Lundi matin, pour la première fois depuis des semaines, Edouard Philippe a presque repris le cours d’une vie normale de Premier ministre. Enfermé dans son bureau une bonne partie de la journée, à signer des parafeurs, à recevoir quelques ministres pour des réunions bilatérales liées aux affaires courantes. Mais rien, absolument rien à l’agenda sur la réforme des retraites. Tout au plus, s’est-il tenu au courant des chiffres de mobilisation à la RATP et de la SNCF où le taux de grévistes (4,3 %) est tombé au plus bas.

Quelque chose a effectivement changé depuis ce week-end et ce fameux compromis proposé par le locataire de Matignon qui s’est dit, pour la première fois, « disposé à retirer » l’âge pivot de 64 ans, afin de sortir de la crise. Une revendication portée depuis des semaines par les syndicats réformistes, CFDT en tête.

Conférence de financement

Mais pas un chèque en blanc pour autant : charge aux organisations syndicales et patronales de trouver désormais une mesure alternative pendant la fameuse conférence de financement qui doit faire émerger, d’ici à fin avril, une mesure équivalente pour équilibrer le futur système de retraites. Du donnant-donnant en quelque sorte.

Manière, aussi, pour Edouard Philippe de prouver qu’il n’a rien lâché sur le fond, et donc de garder la face. Tout en laissant à Laurent Berger, le leader de la CFDT, l’impression d’avoir obtenu une concession majeure. « Un compromis, ce n’est pas un match nul. C’est deux parties qui ont le sentiment d’avoir gagné », assure en privé le Premier ministre après ce tournant majeur.

Même si le plus dur reste à faire. Car la grève se poursuit avec mobilisation qui, au 40e jour du mouvement, bat des records de durée. « Une impasse », selon Philippe, qui a rappelé dimanche soir sur France 2 qu’il irait « jusqu’au bout » de cette réforme.

Et aussi car l’onde de choc politique de cette séquence – et les dégâts potentiels – reste à ce stade encore difficile à évaluer, y compris en interne. « Voilà des semaines qu’on demandait au moins la suspension de l’âge pivot dans les négociations. On se faisait même systématiquement taper dessus. Ce qui s’est passé là, c’est clairement une victoire pour nous », exulte ainsi le député LREM Jean-François Cesarini, issue de l’aile gauche. Preuve que les fissures au sein de la majorité sont désormais prégnantes.

Certains redoutent un retour de l’âge pivot

D’autant que les pistes d’atterrissage pour trouver une autre solution à l’âge pivot sont encore très floues. Dans l’opposition, certains redoutent que la mesure revienne dans le texte au printemps, en cas d’échec de la conférence de financement. Pas impossible, « mais peu probable en l’état », jure un cadre de la macronie.


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D’autres, dans la majorité, avancent l’idée de réorienter une partie des cotisations salariales et patronales pour financer le futur régime. Mais pas sûr que le Medef l’entende de cette oreille. Preuve, s’il en est, que le feuilleton est loin d’être clos malgré le calme trompeur de ce lundi.

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