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<img src="https://i2.wp.com/www.ultimatepocket.com/wp-content/uploads/2020/01/russie-dmitri-medvedev-premier-ministre-demissionnaire-et-espoir-decu-des-liberaux-le-monde.jpg?w=640&ssl=1" data-recalc-dims="1"><br />
Vladimir Poutine et Dmitri Medvedev, à Moscou, le 15 janvier. DMITRY ASTAKHOV / AFP
Faut-il voir une sanction dans la nomination de Dmitri Medvedev à la vice-présidence du Conseil de sécurité russe ? Certes, cet organe est stratégique, et le premier ministre démissionnaire y occupera un poste sur mesure, mais ce transfert ressemble tout de même à une petite mort politique pour un homme qui aura occupé les plus hautes fonctions et qui, il y a quelques années encore, portait les espoirs du camp libéral russe.
Une fois de plus, Dmitri Medvedev se plie aux volontés de son éternel patron, Vladimir Poutine, en acceptant de jouer les doublures, le rôle qui lui semble dévolu depuis leurs débuts communs à Saint-Pétersbourg, dans les années 1990. Le juriste modèle avait été nommé vice-premier ministre en 2005. Une seule fois, en 2008, lors de son élection à la présidence de l’immense Fédération de Russie, il put se rêver un autre destin. Il devait certes sa promotion à son mentor, interdit par la Constitution de briguer un troisième mandat successif, mais il accédait à la fonction suprême.Article réservé à nos abonnés Lire aussi Russie : Vladimir Poutine organise la suite de son pouvoir
A l’époque, Dmitri Medvedev incarnait un renouveau, après huit ans de présidence Poutine. Au point de faire rêver la frange libérale de l’opinion russe et les dirigeants occidentaux. Le nouveau président d’alors, féru de musique rock et adepte de nouvelles technologies, ne promettait-il pas de moderniser le pays et d’abolir la corruption ?
Image de fonctionnaire sans âme
La désillusion fut cruelle et lui-même reconnut son échec sur ce dossier en 2011. Surtout, M. Medvedev ne fit aucune tentative sérieuse de libéraliser l’économie ou la scène politique. Il ne dévia de la ligne poutinienne qu’en 2011, lorsqu’il laissa aux Occidentaux le champ libre en Libye, ce qui reste aux yeux des Russes la tache principale sur son CV.
Malgré cela, le camp libéral le poussa à tenter de conserver le pouvoir en 2012. Medvedev n’en fit rien, trop loyal ou pas assez audacieux. Cette fidélité au chef lui permit de prendre le poste de premier ministre et d’y jouir d’une longévité inégalée. Mais son poids politique n’a cessé, durant ces huit années, de diminuer, au profit du clan des « siloviki », les hommes issus de l’appareil sécuritaire.
Malgré sa discrétion et son cantonnement aux questions techniques, Dmitri Medvdev était aussi devenu l’un des responsables russes les moins populaires, traînant une image de fonctionnaire sans âme et cynique. L’enquête conduite par l’opposant Alexeï Navalny sur ses immenses avoirs immobiliers avait conduit en 2017 à une vague de manifestations d’une ampleur inattendue.
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