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Retraites : le gouvernement hausse le ton à la veille d’une journée de manifestations –

Si les trains et les métros repartent, la colère reste. Ce jeudi, pour la sixième fois depuis le 5 décembre, les opposants à la réforme des retraites sont appelés à descendre dans la rue. Combien de manifestants seront-ils à Paris et en France? Samedi dernier, ils n’étaient que 370 000 à battre le pavé, selon la CGT et 149 000 selon le ministère de l’Intérieur.

Dans les transports, le taux de gréviste baisse. La SNCF prévoit en effet ce jeudi 8 trains sur 10 sur le réseau TGV et TER et 4 sur 5 sur Transilien. Même tendance à la reprise dans les transports parisiens. De quoi commencer à ravir le Premier ministre.

Ce mercredi, Edouard Philippe, estimant que la grève était « sans issue » et n’avait « que trop duré » a lâché : « Je ne serai satisfait qu’au moment où l’ensemble des usagers de la SNCF au niveau national et l’ensemble des usagers des transports en public, au niveau de l’Ile-de-France, auront retrouvé le cours d’une vie normale. » C’est presque fait ! Quasiment, car si au 43e jour de grève, la locomotive SNCF et RATP contre la réforme des retraites est presque à l’arrêt, les mécontents restent nombreux.

VIDÉO. Édouard Philippe : la grève à la RATP et à la SNCF « n’a que trop duré »

Dans les cortèges hétéroclites prévus un peu partout en France, les robes noires des avocats et les blouses blanches des professions libérales médicales devraient en tout cas être présentes. Encore! Car si le gouvernement a proposé ce mercredi aux avocats de « continuer à bénéficier, dans le cadre du régime universel de retraite, d’une caisse propre à leur profession », selon un communiqué du ministère de la Justice, cet aménagement est loin d’avoir convaincu les robes noires. Et les professions indépendantes derrière eux, réunies au sein du collectif SOS retraites, qui estiment toujours subir une double peine.

« Nous cotiserons plus pour recevoir moins, fustige Christiane Féral-Schuhl, présidente du Conseil national des barreaux (CNB). Et quelle sera l’autonomie de notre caisse ? Aucune, ou seulement celle de compenser les effets négatifs de cette réforme. »

Les indépendants ne veulent rien lâcher

La revendication des indépendants est claire : « Laissez-nous nos régimes, ils sont bien gérés, excédentaires et ne coûtent pas un centime à la collectivité. » Pas question donc pour elles d’intégrer le futur régime universel. « Et qu’on ne vienne pas nous dire que nous ne sommes pas solidaires, s’agace Féral-Schuhl. Chaque année, la caisse des avocats reverse 100 millions d’euros au régime général, soit 1 400 euros par avocat. »


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Même colère froide du côté des kinésithérapeutes, et de François Randazzo, président du syndicat Alizé : « Il y a aucune avancée pour les professions indépendantes. Ce gouvernement est dans le dogme. Cette réforme, c’est une hausse des cotisations de 5 points de revenus. Quand on sait que notre profession a déjà perdu 27 % de pouvoir d’achat depuis 2000 à cause de l’inflation, ça devient insupportable. »

Les dockers prennent le relais des cheminots

Cinq jours après le retrait « temporaire » de l’âge pivot, cette sixième manifestation contre la réforme des retraites sera-t-elle la dernière? Du côté de la CGT, on y croit toujours. Aux cheminots, ont succédé les dockers. Ce mercredi, un millier de passagers à destination d’Alger n’ont pas pu monter à bord de leur ferry, amarré à Marseille (Bouches-du-Rhône), victimes du blocage des dockers.

« Nous sommes en grève depuis mardi, rappelle Tony Hautbois, secrétaire général de la fédération CGT des Ports et Docks. Nous déciderons vendredi, avec la confédération, quel moyen d’action utiliser dans les prochains jours. » L’intersyndicale FO-CGT-CFE-CGC-FSU et Solidaires ont annoncé ce jeudi soir une nouvelle journée interprofessionnelle de grèves et de manifestations le 24 janvier, le jour de présentation du projet de loi sur la réforme des retraites en Conseil des ministres.

Peu avant, Matignon faisait savoir que la grève a déjà coûté près de 200 millions d’euros à la RATP et 850 millions d’euros à la SNCF.

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