Phil Davis, président Hybrid IT de HPE Corp, recueille le témoignage de l’écurie Venturi de Formule E
Pas moins de 1 500 clients et partenaires ont participé ce 26 novembre à l’événement HPE Discover More Paris organisé en partenariat avec Intel sur le site emblématique de La Seine Musicale (Île Seguin, Boulogne-Billancourt). Ce fut l’occasion de passer en revue une série d’innovations technologiques et de nouvelles offres.
En ouverture, Phil Davis, président de la division Hybrid IT de HPE Corp, s’est félicité du succès des événements HPE Discover à travers le monde. Au total, en 2019, pas moins de 35 événements ont totalisé 25 000 visiteurs “physiques” et 90 000 participants sur le Web.
Diverses présentations et ateliers ont permis d’en savoir plus sur les architectures “Cloud Native”, sur les applications futures de l’intelligence artificielle (IA) et sur les questions éthiques qu’elle soulève, ainsi que sur diverses offres nouvelles : les avantages du Cloud public en mode “on-premise” ; la stratégie “Intelligent Data Platform” de HPE ainsi que les nouvelles options d’hyperconvergence “dHCI” découplant le “compute” et le stockage. La récente annonce HPE Container Platform a été commentée. Et Le concept de plateforme Edge to Cloud dans un modèle “as-a-service” a fait l’objet d’un atelier très suivi (cf. l’article dédié à ce sujet).
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Valoriser toujours plus la data
Le nouveau PDG de HPE France, Alain Melon, a rappelé que la marque est régulièrement classée numéro un ou numéro deux. « Beaucoup de nouveaux projets phares développés ces derniers mois, notamment dans le domaine du “Edge”, ont consolidé nos positions que ce soit dans le domaine des serveurs, du stockage ou du réseau ». Le patron de HPE France a résumé les grandes orientations : « Notre stratégie reste très centrée autour de la donnée. Il faut savoir valoriser la data par une infrastructure efficace et par des process éprouvés, tout en diminuant la consommation d’énergie. L’enjeu environnemental s’ajoute à l’enjeu business. Et le mode “as a service” répond de plus en plus à de nouveaux besoins ».
HPE Container Platform
Phil Davis est revenu sur l’annonce du 18 novembre de HPE Container Platform, une plateforme Kubernetes visant à conteneuriser, “on-premise”, des applications monolithiques distribuées sans nécessiter de machine virtuelle (domaine du Big Data et de l’IA). Elle inclut des technologies de HPE BlueData (EPIC) et de MapR, deux acquisitions récentes. Actuellement en version bêta publique, elle sera commercialisée en mars prochain.
Trois enjeux pour la transformation digitale Phil Davis a listé trois enjeux majeurs de la transformation digitale :
l’avènement du “Edge”, permettant de répondre localement aux besoins d’analyses très rapides des données dans l’industrie, dans le commerce ou dans les services ;
le bon “mix” entre Cloud public et Cloud privé, qui doit aussi garantir la même expérience utilisateur ;
le déblocage de la valeur des données et le bon emplacement de leur stockage selon leur valeur.
Le patron de l’activité Hybrid IT a également résumé le partenariat que HPE a signé avec l’écurie de Formule E Venturi : « Il s’agit de prendre des millions de données en considération, en quelques secondes ». L’écurie Venturi, basée à Monaco, était présente : elle a expliqué comment elle a réussi à améliorer ses performances grâce à une analyse des données en temps réel et grâce à une infrastructure mobile fournie par HPE ; et comment elle a pu ainsi gagner la confiance de Mercedes-Benz EQ (qui lui fournit son groupe moto-propulseur).
L’intelligence artificielle en vedette
Sur les enjeux de l’IA, les participants ont eu le privilège d’écouter un chercheur, le Dr Eng Lim Goh, vice-président et directeur technique, HPC & AI. Il a illustré les avancées de projets pilotes emblématiques comme celui baptisé “Living heart project” (“Le cœur vivant” en français) qui permet de réaliser des simulations très complexes ayant, par exemple, amélioré le fonctionnement de prothèses “pacemakers”. Il a également résumé les recherches menées sur une maladie attaquant les cultures de blé en Inde et au Pakistan ; ou encore le développement des combinaisons de natation Speedo, destinées aux champions du 4 x 100 m libre. Et dans le domaine du “gaming” – jeux de go et de poker -, les supercalculateurs HPE SGI, avec 10 fois plus de puissance que la génération précédente, ont remporté des parties après avoir appris des millions de combinaisons possibles.
Autre prouesse des supercalculateurs et du “machine learning” dans la sphère de la Formule 1 : HPE collabore avec le pilote David Hamilton, sur la base des données provenant, pour l’essentiel, des 300 capteurs installés sur les bolides de course. Au total, 500 Go de datas sont ainsi collectés en 15 secondes à travers 18 000 canaux ! HPE a proposé une infrastructure mobile (HPE Aruba) et une plateforme data très robuste. Les retombées de la F1 sont multiples, s’agissant par exemple des projets de véhicules autonomes. Les codéveloppements avec le fabricant de pneumatiques Continental, faisant appel à la blockchain, vont permettre d’envoyer des alertes, par exemple, sur des risques d’aquaplaning.
Dans le domaine de la santé, l’IA permet de détecter en quelques secondes des anomalies pouvant apparaître sur des clichés aux rayons X de poumons. Le réchauffement climatique fait également l’objet de modélisations très élaborées, qui visent à évaluer différents scénarios d’élévation des températures mais alertent aussi sur des risques naturels imminents. Enfin, le Dr Eng Lim Goh a expliqué comment le calculateur scientifique Spaceborn a réussi à passer 615 jours sans défaillance au cœur de la station spatiale internationale (ISS). Le système “durci” de façon logicielle était protégé des radiations et autres risques de dysfonctionnement.
Un débat en session de clôture
En fin d’après-midi, après une présentation sur les infrastructures mobiles d’Alain Carpentier, Senior VP Worldwide Sales de HPE Aruba, c’est Gilles Thiebaut, Senior VP & Managing Director de HPE Northern Western Europe, qui a échangé avec deux invités de marque – Philippe Sersot, président du club CRIP (et DGA de CA-GIP) et Stéphane Requena, directeur technique du centre de calcul GENCI (Grand équipement national de calcul intensif, réunissant CNRS/IDRIS, CEA, CNES, INRIA). En ouverture du débat, Gilles Thiebaut a souligné que HPE n’avait jamais eu un portefeuille aussi large. L’offre de solutions d’infrastructure, reposant sur OneView, s’est considérablement renforcée avec InfoSight (acquisition de Nimble). « D’ici à 2022, toute notre offre sera disponible en mode “as a service” », a-t-il prédit.
Interrogé sur les applications IA, Stéphane Requena a expliqué que pour en tirer parti, il ne suffit pas de détenir une forte puissance de calcul. Le supercalculateur HPE SGI du GENCI, baptisé Jean Zay, est doté de 60 000 cœurs Intel et d’une capacité de stockage de 30 péta-octets ! Le système avec cette capacité extraordinaire « permet de passer à l’échelle ». Mais pour l’exploiter, « il faut rapprocher deux communautés, celle des spécialistes du HPC (high performance computing) et celle des spécialistes de l’IA. Et il faut impérativement travailler au niveau européen pour concurrencer les Etats-Unis et la Chine à l’horizon 2022 – 2023 ».
La maturité des organisations
Interrogé sur les niveaux de maturité des organisations sur ces technologies, Philippe Sersot a répondu que l’analytique avait bien démarré. « Il faut aujourd’hui décorréler le “legacy” et les nouvelles applications. Leur taux de croissance est très différent : + 10 à + 20 % contre plus de 400 % pour les nouvelles applications ». L’IA fait l’objet d’expérimentations autour de quelques cas d’usage, illustrant notamment l’intelligence augmentée, l’analyse du ressenti du client, analyse sémantique et syntaxique. Il faut également automatiser. Tout cela prend du temps.
Et la maintenance prédictive ? « Le stockage massif des log-in existe déjà ; l’heure est à l’automatisation “by design”, puis suit la partie analytique », a constaté Philippe Sersot. Et constate-t-on un ralentissement du Cloud public à l’avantage du Cloud privé et hybride ? « Difficile à dire. Il y a un mouvement de fond vers le Cloud ; il y a aussi des stratégies de protection des données. Peu ou pas de portage du “legacy” vers le Cloud mais plutôt une augmentation des capacités et un mode d’organisation en plateforme. Le SI se retrouve réparti à cheval entre Cloud public et privé. Il nous faut donc nous positionner en “broker” de services ».
De son côté, Stéphane Requena a ajouté que s’il y a ralentissement du Cloud public, cela peut découler de la menace du Cloud Act des Etats-Unis. « Cela incite à une ouverture à des acteurs alternatifs comme OVH, et cela dans un contexte de conteneurisation ».
Et le traitement “Edge” ? Pour Stéphane Requena, il est vrai qu’il faut y positionner de la puissance de calcul. « C’est nouveau. Par exemple, les données fournies à Rennes par les capteurs installés sur les bus de la ville font l’objet d’un POC très intéressant ». « Le Edge concerne plutôt l’industrie et l’aéronautique, et n’est pas encore arrivé dans la finance », a estimé, pour sa part, Philippe Sersot.
Et la consommation énergétique ? « Bien sûr, la question se pose », a répondu Stéphane Requena. « Le supercalculateur du GENCI consomme un mégawatt. Les prochaines générations dépasseront les 20 mégawatts. Nous optimisons les temps d’utilisation et les configurations sont ajustées à la barrette mémoire près. Nous pratiquons un refroidissement avec une eau à 35 degrés. Nous évaluons diverses solutions comme le bain d’huile et expérimentons la réutilisation de la chaleur en bout de chaîne (chauffage collectif, etc.) ». Philippe Sersot a précisé : « Ce que nous consommons au Crédit Agricole est l’équivalent d’une ville de 100 000 personnes. Diverses options nouvelles devraient permettre de gagner 30 %, l’objectif étant de descendre à un PUE de 1,1. Les tests pilotes de concentration et de densification sont concluants ».
La soirée s’est achevée de façon conviviale autour d’un cocktail suivi d’un concert, d’une étoile montante de la chanson, en exclusivité – Clara Luciani.
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