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Reconnaissance faciale dans les lycées : la Cnil dit non

Reconnaissance faciale dans les lycées : la Cnil dit non

La Commission nationale informatique et libertés (Cnil) vient d’indiquer s’opposer à la mise en place d’un système de reconnaissance faciale dans deux lycées situés à Nice et à Marseille.

“Ce dispositif concernant des élèves, pour la plupart mineurs, dans le seul but de fluidifier et de sécuriser les accès n’apparaît ni nécessaire, ni proportionné pour atteindre ces finalités” explique la Cnil dans un communiqué.

Les lycées des Eucalyptus et Ampère attendaient une décision de la Cnil pour mettre en place un dispositif de contrôle d’accès aux établissements par un système de reconnaissance faciale.

“Le dispositif projeté est contraire aux grands principes posés par le RGPD”

“Ce dispositif (…) devait permettre d’assister les agents en charge du contrôle d’accès aux lycées afin de prévenir les intrusions et les usurpations d’identité et de réduire la durée de ces contrôles” note la Cnil. “En présence de moyens alternatifs moins intrusifs, tel qu’un contrôle par badge, le recours à un dispositif de reconnaissance faciale pour contrôler les accès à un lycée apparaît disproportionné” ajoute la Cnil, qui précise en conséquence que la mise en place d’un dispositif de ce type est illégal.

“Après un examen attentif du projet, la CNIL a considéré que le dispositif projeté est contraire aux grands principes de proportionnalité et de minimisation des données posés par le RGPD (Règlement général sur la protection des données)” mentionne également la Commission.

La Commission a également rappelé “que les traitements de données biométriques sont d’une sensibilité particulière, justifiant une protection renforcée des personnes. Notamment, les dispositifs de reconnaissance faciale sont particulièrement intrusifs et présentent des risques majeurs d’atteinte à la vie privée et aux libertés individuelles des personnes concernées. Ils sont par ailleurs de nature à créer un sentiment de surveillance renforcé”.

“Ce n’est pas parce qu’on me dit non que je vais arrêter le match”

La CNIL avait été saisie par la région PACA, responsable des lycées, d’une demande de conseil portant sur l’expérimentation d’un « portique virtuel » de contrôle d’accès par reconnaissance faciale à l’entrée des deux établissements.

Mais début septembre, le président LR de la région PACA Renaud Muselier avait annoncé qu’un avis contraire de la Cnil ne signifierait pas forcément la fin du projet mentionne l’AFP. “Ce n’est pas parce qu’on me dit non que je vais arrêter le match, ce n’est pas fini”, soulignait-il.

Multiplication des initiatives en France

L’utilisation de la technologie de reconnaissance faciale est en plein développement en France. Un outil de reconnaissance faciale porté par les autorités françaises, Alicem, sera lancé prochainement, malgré les critiques de la Cnil et des associations de défense de la vie privée. Cet outil doit permettre d’accéder aux services publics sur la plateforme “France Connect” avec un niveau de sécurité “élevé”.

Par ailleurs la société Aéroports de Paris (ADP) a lancé une expérimentation autour de la reconnaissance faciale. Avec l’objectif assumé de permettre l’essor d’un véritable “passeport biométrique” dans les aéroports de France.

En février dernier, la ville de Nice avait également testé la reconnaissance faciale lors du carnaval organisé par la ville. Là aussi, la Cnil avait grincé des dents.

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