Le rachat de WhatsApp par Facebook n’aurait pas du être autorisé juge Isabelle de Silva, à la tête de l’Autorité de la concurrence française. Le rachat avait été bouclé il y a 6 ans, pour un montant de 22 milliards de dollars.
“Il est clair que des accords tels que la fusion Facebook / WhatsApp n’auraient probablement pas dû être autorisés” a déclaré Isabelle de Silva dans une interview à Reuters.
“Ce qui fait le succès de Facebook aujourd’hui, c’est non seulement le fait d’avoir acheté WhatsApp et Instagram… mais aussi d’avoir pu agréger les communautés de ces utilisateurs en fusionnant les trois communautés qui étaient auparavant séparées” a-t-elle déclaré. Et cela est “un avantage majeur, qui permet à des acteurs comme Facebook et Google de créer leur valeur aujourd’hui”.
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Ne pas démanteler mais protéger
De quoi éclairer peut-être les débats qui ces prochains jours doivent permettre de réviser les règles de l’UE en la matière. Car l’organisme français, dont la mission est de vérifier le respect des règles de la concurrence, doit contribuer à cette révision avec la mise en place d’une nouvelle Commission européenne.
La révision, sous la houlette de la commissaire Margrethe Vestager, doit porter sur les thématiques de la mondialisation et la numérisation. De quoi parler à Facebook, de Google et Amazon, aux prises avec l’Europe sur la mise en place d’une taxe GAFA.
L’organisme français a récemment infligé au moteur de recherche Google une amende de 150 millions d’euros pour sanctionner l’opacité de ses règles de publicité.
Ce que Facebook a fait de WhatsApp, il n’y a pas que l’Autorité de la concurrence qui s’en désole. Quatre ans après le rachat de Whatsapp et plusieurs mois son départ de Facebook, Brian Acton, le fondateur, déclairait : « Au final, j’ai vendu mon entreprise. J’ai vendu les données personnelles de mes utilisateurs contre un bénéfice. J’ai fait un choix, et un compromis et je vis avec ça tous les jours depuis. »
Reste que pour Isabelle de Silva l’enjeu est de protéger les entreprises européennes confrontées à la domination des entreprises chinoises et américaines dans le domaine des réseaux sociaux, de recherche en ligne ou encore du commerce électronique.
Pour autant, la responsable de l’entité française ne souhaite pas la dissolution des grandes entreprises technologiques. Il s’agit seulement de faire en sorte que ces entreprises ne nuisent pas à l’innovation et au développement des autres entreprises.
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