Apparue en pleine lumière avec l’essor des cryptomonnaies et plus particulièrement de bitcoin, la blockchain ne se limite pas à l’échange de devises.
Définie par Cyril Grunspan, responsable pédagogique du département d’Ingénierie Financière de l’ESILV, la comme « une méthode d’enregistrement des données par blocs, où chaque bloc dépend des précédents avec un pointeur de hachage qui fait référence aux blocs précédents, » elle se révèle l’outil idéal pour archiver une information et la retracer à son origine. Du coup, les cas d’usage se multiplient. En voici cinq.
Chaingers.io pour aider l’UNICEF
Ici l’usage premier de la blockchain est le plus classique qui soit. Servir d’épine dorsale à une cryptomonnaie, en l’occurrence Ethereum. Avec son site Chaingers.io, l’UNICEF demande aux joueurs de jeux vidéo, aux fans d’e-sport et à tous ceux ayant une carte graphique puissante de mettre du temps de calcul à sa disposition, sur le modèle de SETI@home pour détecter des signaux extra-terrestres.
Ce temps de calcul sera utilisé pour miner de l’Ethereum qui est versé sur le compte d’UNICEF France. Les sommes récoltées servent à aider les enfants victimes de la guerre en Syrie.
IZNES, pour tenir les registres de fonds
Cofondé par le SETL et cinq sociétés françaises de gestions de portefeuille (La financière de l’échiquier, OFI AM, Groupama AM, Arkea Investment Services, La Banque Postale AM), IZNES est une plate-forme d’achats et de ventes d’actions et d’obligations OPC (Sicav comme FCP) qui se base sur une blockchain pour enregistrer tous les mouvements de titres et en garder une trace.
Elle permet en outre de gagner du temps sur le KYC (Know your customer c’est à dire la procédure d’identification et d’authentification d’un client pour une banque) puisqu’il suffit que l’un des partenaires l’ai effectué une fois pour qu’il soit valide par la suite.
Brooklyn Microgrid, pour pallier les coupures de courant
A Brooklyn, le Brooklyn Microgrid s’appuie sur une blockchain développée par LO3 Energy pour répartir les besoins en électricité du quartier. Il fonctionne en parallèle avec le réseau de distribution classique et s’appuie sur des particuliers et entreprises locales ayant installé panneaux solaires et éoliennes sur leurs toits.
Ceux-ci indiquent via une application pour iOS ou Android qu’ils sont prêts à partager le surplus de production avec les voisins. Et éventuellement en cas de moindre production, ils bénéficient du surplus des autres. La blockchain sert ici à connecter les différents utilisateurs et à enregistrer les besoins et la production de chacun. Brooklyn est le premier quartier où LO3 Energy a installé sa solution.
Shocard pour prouver son identité
Shocard utilise la blockchain comme support de l’identité des personnes. Pour cela, les individus s’enregistrent une première fois sur le service à la demande de leurs banques, d’un commerçant, d’une agence gouvernementale ou autre et envoie les pièces justificatives. L’ensemble du dossier est envoyé à un autre organisme qui a déjà fait son KYC sur cette personne pour contre-validation. Une fois l’enrôlement fait, l’identité certifiée est stockée dans une blockchain pour être indépendante de tout prestataire.
Au fur et à mesure, les différents prestataires peuvent ajouter des attributs complémentaires (changement d’état civil, obtention d’un prêt). Par la suite, l’utilisateur s’authentifie en scannant un QR code et un code via avec son téléphone mobile. Créée depuis 2015, ShoCard travaille déjà avec plusieurs banques dont Bank of West une filiale américaine de BNP Paribas pour transférer plus facilement les informations client d’une branche à l’autre, avec Bank of Al Jeezera pour lutter contre la fraude et avec CreditInfoGroup sur l’accès au site web.
Fizzy pour assurer ses billets d’avion
Si vous êtes un chat noir des transports, vous voudrez surement vous faire rembourser les correspondances ratées pour cause de vols en retard. Axa a lancé le produit d’assurance juste pour vous en septembre dernier, Fizzy. Quel rapport avec cette sélection ? Tout simplement parce que la compagnie utilise Ethereum et les « smart contracts » permis par cette blockchain particulière pour enregistrer la date et l’heure d’achat d’une assurance retard d’avions.
Ensuite, ce smart contract est connecté au trafic aérien mondial et dès qu’un retard de plus de deux heures en constaté sur le ou les vols concernés, le remboursement est effectué. Sans avoir à faire de déclaration de sinistre.
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