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Quand Libra vient jouer les arbitres des projets blockchain


Quand Libra vient jouer les arbitres des projets blockchain

L’écosystème blockchain français est dynamique avec 200 à 250 projets en cours et 120 millions d’euros de fonds levés par des startups du secteur. Pour autant, estime le pilote blockchain au sein de Bpifrance, Ivan de Lastours, les dirigeants des entreprises restent peu impliqués dans ces projets.

« Les budgets demeurent toujours trop faibles » observe-t-il à l’occasion de la conférence Blockchain Paris 2019. En matière de capital-risque aussi, la timidité demeure de rigueur, en comparaison notamment des Etats-Unis « où d’énormes fonds se sont structurés. »


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Des entreprises du CAC 40 en discussion avec Libra

Et comme souvent, c’est un géant technologique américain qui pourraient jouer le rôle d’arbitre ou de catalyseur, et favoriser une accélération des projets blockchain. Cet acteur, c’est Facebook avec sa crypto-monnaie Libra.

« En fonction de la roadmap Libra, les grands groupes vont plus ou moins investir. C’est un secret de polichinelle, mais plusieurs groupes du CAC 40 discutent avec Libra aujourd’hui. Ils sont en attente. Leur réflexion business est la suivante : si Libra sort, il nous faudra potentiellement en être » réagit l’expert de la BPI.

Une sortie de Libra serait alors interprétée comme le signal de départ, contribuant à une accélération des projets blockchain au sein des grandes entreprises. C’est vrai notamment dans les domaines du e-commerce et de la relation client (programmes de fidélité) où des cas d’usage se développent depuis 2 à 3 ans.

« Au début de la vague »

Ceux-ci sont cependant encore « au début de la vague ». Et l’apparition sur les sites d’e-commerce d’un bouton de paiement Libra viendrait « tout bousculer ». L’avenir du projet de Facebook est cependant encore incertain et des usages de la blockchain sont d’ores et déjà mâtures.

C’est ainsi le cas des applications dans les secteurs de la supply-chain, de la traçabilité et du trade finance [Ndlr : financement du commerce international]. Ces projets sont aujourd’hui les « plus visibles » grâce à l’existence de grands consortiums.

Les bénéfices de la blockchain pour le commerce international

We.trade est un de ces consortiums. Il réunit 12 banques européennes autour d’une plateforme blockchain dédiée au commerce international et à son financement. Et comme le souligne Thierry Roehm de la Société Générale, membre du consortium, « il y a dans le trade finance une vraie demande » afin « d’introduire plus de la confiance entre les multiples intervenants. »

Le premier besoin était celui de la confiance afin de « faciliter les échanges entre les importateurs et les exportateurs ». Le second besoin portait sur la sécurisation des transactions « pour leur permettre d’obtenir du financement. »

Mais si la blockchain présentait un intérêt dans ce contexte, c’est aussi en grande raison du fait de la place encore prépondérante des échanges papier de documents. Cette technologie permet ainsi de sécuriser et dématérialiser ces échanges.

L’exemple We.trade

Pour cela, 12 banques internationales ont donc décidé de mettre en commun ressources et compétences pour concevoir une plateforme, aujourd’hui en production, et faisant appel au smart contract.

« We.trade est une marketplace et un espace où les exportateurs et les importateurs échangent des informations sur les transactions » résume Thierry Roehm. Les différents évènements gérés et automatisés grâce à cette plateforme repose sur un smart contract ou contrat programmable.

Des projets aussi à l’ANFR et chez les greffiers

Grâce à un premier retour des clients, We.trade va à présent introduire de nouvelles fonctionnalités et s’ouvrir à d’autres intervenants du commerce international. D’autres banques vont donc rejoindre la plateforme en tant qu’utilisateurs. Elles ne seront pas seules cependant.

« Nous allons introduire d’autres intervenants, qui ne sont pas des banques, parmi lesquels des transporteurs et des compagnies d’assurance » annonce le cadre de la Société Générale. Des interconnexions avec d’autres plateformes opérationnelles sont également envisagées, dont Trade Lance, gérée par des transporteurs maritimes.

Si le monde de la finance se montre actuellement le plus engagé dans les projets blockchain, d’autres initiatives voient également le jour en France. L’Agence nationale des fréquences, l’ANFR, teste ainsi une blockchain autour de l’utilisation des fréquences libres. Les greffes des tribunaux de commerce échangent quant à eux des informations grâce à cette technologie.

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