Alors que Facebook croule déjà sous les enquêtes et les procédures juridiques pour des pratiques anti-concurrentielles, voilà qui ne devrait pas arranger son cas. Comme l’a révélé le “Wall Street Journal”, le réseau social, qui compte aujourd’hui près de 2,5 milliards d’utilisateurs, pourrait faire l’objet d’une nouvelle enquête initiée par l’un de ses concurrents, la société Snap Inc, holding de tête du réseau social Snapchat.
Sa direction aurait bâti, sur une période de plusieurs années, un dossier regroupant l’ensemble des pratiques déployées par Facebook pour éviter que des influenceurs ou des personnalités rejoignent son portail. Baptisé “Projet Voldemort”, en référence à l’ennemi juré d’Harry Potter dans la sage éponyme de J. K. Rowlings, ce dossier témoigne de l’ensemble des “stratégies de Facebook pour saper les affaires de Snap”.
Après avoir proposé par deux fois au président de Snap Inc, Evan Spiegel, sans succès, l’état-major de Facebook déployé des efforts d’inventivité pour dissuader certains influenceurs présente sur plusieurs plateformes de réseaux sociaux d’insérer sur leur profil Facebook des liens de redirection vers Snapchat. Des efforts qui seraient notamment passés par des menaces envers ces personnalités de leur enlever le statut de compte vérifié, un sésame permettant nombre de portes vers différents annonceurs sur Facebook.
Facebook s’en prend à ses concurrents
Après avoir empêché celles-ci de faire apparaître de tels liens sur Facebook, le réseau social aurait également interdit les pratiques similaires sur son autre réseau, Instagram, et cela dès 2016, comme l’a relevé le “Wall Street Journal”, en empêchant notamment aux contenus Snapchat d’apparaître dans le moteur de recherche d’Instagram.
Le réseau social, qui aurait également tenté d’acquérir la plateforme Foursquare, se serait en outre servie de son VPN baptisé Onavo Protect, pour analyser les habitudes de ses utilisateurs et évaluer les applications à succès dans le but de les racheter ou de piller leur technologie en cas de refus de leur propriétaire de rejoindre le giron du géant américain. Cette application, qui outrepassait largement ses autorisations a fini par être éjectée de l’AppStore d’Apple à l’été 2018, avant que Facebook ne la supprime également du Google PlayStore en 2019 après la modification des règles de confidentialité mises en place par Apple puis par Google.
Reste maintenant à voir quelles seront les conséquences judiciaire du “Projet Voldemort” pour Facebook, alors que le réseau social est actuellement en prise avec la justice dans de nombreux dossiers antitrust ou d’atteinte à la sécurité des données personnelles.
Comments