802.11a, 802.11b, 802.11g, 802.11n ou 802.11ac, il est peu dire que les normes Wi-Fi n’ont jamais été dotées de noms très engageants. Si l’ordre alphabétique donne un indice quant à la chronologie d’arrivée de ces normes, bien malin qui peut deviner du premier coup d’œil que le Wi-Fi 802.11ac est plus performant que le 802.11n, alors que le 802.11b est moins rapide que le 802.11g.
Bien heureusement les choses sont en train de changer avec la dernière norme en date : le bien nommé Wi-Fi 6. Même si ce dernier possède lui aussi son traditionnel nom de code, 802.11ax, la Wi-Fi Alliance, consortium international qui gère l’évolution de la norme, a décidé en 2018 de changer ses règles de nommage pour mettre un terme à la confusion qui régnait chez les consommateurs.
C’est donc bien une étiquette « Wi-Fi 6 » que l’on va voir apparaître cette année au catalogue des constructeurs. Le Lenovo ThinkBook fait notamment partie des premiers ordinateurs portables professionnels à le proposer. Mais quelles avancées cache-t-il ?
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Plus de débits et plus d’appareils
L’évolution la plus évidente du ouveau réseau sans fil est bien entendu la hausse du débit. Le Wi-Fi 6 affiche un débit théorique maximal de près de 10 Gb/s quand son prédécesseur culminait à 3,5 Gb/s.
Plus concrètement, les premières estimations tablent sur une augmentation d’au moins 30 % des vitesses de transfert avec des équipements compatibles. Télécharger 1,5 To de données réclamerait ainsi 2 heures et 40 minutes avec un ThinkBook équipé d’une connexion Wi-Fi 6 contre 3 heures et 45 minutes avec un appareil en Wi-Fi 5.
Un gain de performance obtenue « grâce à un meilleur encodage des données qui permet de faire transiter plus de data sur une même fréquence », souligne Pierre Benhamou, journaliste pour ZDNet et spécialiste des télécommunications. Ces processus d’encodage et décodage améliorés sont eux-mêmes rendus possible par l’utilisation de processeurs toujours plus puissants et capables de supporter la charge de traitement supplémentaire.
Mais outre la vitesse, le Wi-Fi 6 a un autre avantage qui va particulièrement intéresser les entreprises : la meilleure prise en charge d’utilisateurs multiples. Lorsqu’un grand nombre d’appareils se connectent au même Wi-Fi, dans un open space, un centre commercial, une gare, un hôtel ou lors d’un événement par exemple, le réseau peine à servir correctement tous les utilisateurs.
Pour remédier à cette difficulté, le Wi-Fi 6 exploite deux innovations. La première est la technologie OFDMA (Orthogonal Frequency Division Multiple Access). Celle-ci permet de diviser les bandes de fréquence en plusieurs sous-canaux qui pourront être dédiés à un utilisateur (PC, smartphone ou tout autre objet connecté).
Plusieurs utilisateurs peuvent ainsi transmettre des données simultanément sur un même canal, sans subir les interférences dues aux autres communications, et bénéficier d’une latence à la fois faible et stable. Le seconde, complémentaire, est le MU-MIMO (Multi-User-Multiple-Input Multiple-Output). C’est cette technique qui permet à plusieurs appareils d’envoyer et recevoir différents flux de données en même temps.
Déjà présent avec la norme Wi-Fi précédente, le MU-MIMO était alors limité à quatre connexions. Le Wi-Fi 6 double ce chiffre pour prendre en charge jusqu’à 8 clients simultanés.
Sécurité renforcée
Le Wi-Fi étant le mode de connexion privilégié des appareils portables, la question de l’impact de cette augmentation des flux de données sur la batterie se pose. Mais contrairement à ce qu’on pourrait penser, le Wi-Fi 6 va augmenter l’autonomie des équipements, grâce à une fonction baptisée Target Wake Time (TWT).
Le routeur va en effet envoyer des indications aux appareils connectés, pour leur indiquer quand ils peuvent mettre leur Wi-Fi en veille et quand ils doivent le réactiver pour échanger de nouvelles données. Cette micro-gestion va permettre de diminuer la consommation énergétique des communications réseaux. Cela fait notamment partie des optimisations qui permettent au Lenovo ThinkBook 14 d’offrir jusqu’à 12 heures d’autonomie.
Enfin, autre changement majeur que les DSI et RSSI vont regarder de près : l’arrivée du nouveau protocole de sécurité WPA3. Ce dernier est segmenté en deux versions, WPA3-Personal et WPA3-Enterprise. Si le premier renforce la sécurité des usages grand public, le second est spécifiquement conçu pour les organisations qui manipulent des données sensibles et offre notamment un chiffrement basé sur une clé de 192 bits.
La liste des nouveautés est conséquente. Plutôt que de vous demander si vous avez besoin d’un appareil certifié Wi-Fi 6, posez-vous donc plutôt la question en ces termes : avez-vous besoin de davantage de débit, de moins de latence, d’une autonomie allongée et d’une sécurité renforcée ?
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