La justice a finalement tranché dans le dossier Kosc. Le tribunal de Commerce de Paris a placé l’opérateur wholesale-only, en grandes difficultés financières depuis plusieurs mois, en redressement judiciaire ce mardi matin, avec une période d’observation de six mois. “Le début du renouveau”, souhaite croire la direction de l’opérateur de connectivité, qui s’était déclaré en cessation de paiement il y a une semaine de cela.
D’autant que ce dernier a pu bénéficier ce mardi matin de garantie financières de l’ordre de plusieurs millions d’euros délivrées par certains de ses actionnaires “historiques”, dont l’identité n’a pas été communiquée, pour continuer son activité au cours des prochaines semaines.
Reste que rien n’est fait pour l’opérateur de gros, qui verra son sort se jouer au cours des prochaines semaines. Rappelons en effet que Kosc, qui s’était mis sur le marché en septembre dernier via un mandat de vente accordé à la banque d’affaires Rotschild, est toujours à la recherche de repreneurs et qu’un appel d’offres pourrait être publié par l’administrateur judiciaire et validé par le tribunal de Commerce de Paris dans les 10 prochains jours.
“On va vivre des semaines compliqués, on ne va pas se le cacher mais nous continuerons à être combatif et à poursuivre notre activité auprès de nos clients durant cette période”, a ainsi indiqué Antoine Fournier, le directeur général de l’opérateur interrogé par ZDNet. Kosc, qui a enregistré un chiffre d’affaires de 18 millions d’euros en 2018 et tablait encore récemment sur des revenus de l’ordre de 100 millions d’euros en 2021, compte aujourd’hui 63 salariés.
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L’avenir de Kosc se jouera cet hiver
Si le sort réservé à Kosc est aujourd’hui plus clair, son avenir demeure donc encore incertain. Tout comme l’identité des candidats à sa reprise, que la direction de l’opérateur chiffrait à 16 au début du mois d’octobre dernier. Différentes informations de presse font état d’un intérêt d’OVH, l’un des actionnaires historiques de Kosc qui représentait jusqu’à maintenant l’un des clients majeurs de ce dernier.
Mais d’autres candidats issus des télécoms comme Bouygues Telecom ou Free pourraient également profiter de l’acquisition de Kosc pour s’imposer comme des challengers de poids au quasi-duopole formé par Orange et SFR sur le marché des télécoms d’entreprise, dont les revenus annuels étaient estimés en 2017 à environ 9 milliards d’euros par l’Arcep.
Ce marché fait encore figure de chasse gardée au profit quasi-exclusif d’Orange, qui a la main sur environ 70 % des parts de ce marché, contre environ 20 % pour la branche dédiée de SFR.
Délai de remboursement
Pour rappel, l’incertitude pèse sur Kosc depuis plusieurs mois. Et notamment depuis une décision défavorable de l’Autorité de la Concurrence concernant la reprise du réseau DSL de Completel – auparavant détenu par SFR – ainsi que le retrait de l’un de ses investisseurs majeurs (en-dehors d’OVH), la Banque des territoires, une branche de la Caisse des dépôts.
L’opérateur, à qui SFR réclamait la somme de 21 millions d’euros, avait pu se sauver en se voyant accorder un délai de remboursement par le tribunal de Commerce de Paris le 30 octobre dernier. Un sursis qui devrait encore durer quelques semaines pour l’opérateur de gros, qui en saura plus sur son avenir début 2020.
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