Le silence de Google au sujet des activités de Fitbit dans le domaine de la santé en entreprise, qui est sur le point de dépasser les 100 millions de dollars de revenus annuels, est un peu étrange. Car Fitbit possède de nombreuses briques dans les programmes de bien-être des employés pour les entreprises. Si cela est moins le cas en France, les entreprises américaines collaborent de plus en plus avec les géants de la tech et de l’assurance pour proposer ce type de programme à leurs employés.
Lorsque la société mère de Google, Alphabet, a annoncé l’achat de Fitbit pour 2,1 milliards de dollars, on pouvait penser qu’il s’agissait d’une histoire de montres connectées et de trackers de fitness. Après tout, Google n’avait pas de montre connectée ou de tracker de fitness sous sa propre marque, mais il a Android et WearOS. Fitbit apporterait l’unité matérielle à Google. De quoi lui permettre de mieux concurrencer Apple et Samsung.
Voilà le piège : avant que les rumeurs de rachat de Google ne fassent surface, les activités montres connectées et de tracker de fitness de Fitbit étaient évaluées à près de zéro. Et plusieurs analystes ont déclaré que les activités de suivi des employés et de données de santé provenant des trackers expliquaient la capitalisation boursière de la société.
Le marché de l’entreprise avant tout
C’est drôle pourtant que Rick Osterloh de Google, ait écrit suite au rachat un billet de blog entièrement consacré aux wearables. Il a parlé de Wear OS et de Google Fit et a noté que le savoir-faire de Fitbit “stimulerait l’innovation en matière de wearables”. M. Osterloh a également noté que Google prendrait au sérieux la confidentialité des données relatives à la santé et Fitbit s’est fait l’écho de ces commentaires.
Maintenant, si nous revenons aux résultats trimestriels précédents de Fitbit, le PDG James Park a été clair que le plan était d’être très promotionnel avec les trackers parce qu’il alimentait un volant de données qui pourrait être utilisé pour une meilleure analyse, le coaching et les services aux grand public et aux entreprises. Oui, la Versa Lite ne s’est pas bien vendu, mais Fitbit oriente désormais toute sa stratégie sur le marché des entreprises.
Fitbit a une multitude d’offres de bien-être pour les collaborateurs des entreprise et l’effort de sa transformation à porté sur ce point. Je pense que Google aurait du racheter Fitbit dès 2018 en grande partie pour le trésor de données que l’entreprise à emmagasiné. Pourtant, voici qu’avec le rachat de Fitbit par Google, on parle beaucoup de matériel. Hmm. Il est probable que Google ne veut pas que l’on s’intéresse aux activités de données de Fitbit, qui faisait de plus en plus partie de l’écosystème de la santé.
Google va bousiller le hardware de Fitbit
Oui parce que Google qui progresse dans le secteur de la santé peut signifier plus de surveillance réglementaire pour l’entreprise. Ce risque est l’explication la plus logique de l’absence de discussion sur les données de Fitbit par Google. Voici quelques réflexions sur la suite.
Google va bousiller le hardware de Fitbit. Les antécédents de Google en matière de matériel informatique ne sont pas bons. Google a acheté et revendu Motorola. L’achat de Nest ne s’est pas trandformé en coup d’éclat. Google a acquis une partie de HTC, mais son hardware Pixel pourrait être bien meilleur que ce que la société propose à ce jour. Google est susceptible de mélanger ses propres designs avec ceux de Fitbit et de créer quelques modèles très étranges. Rien de très rassurant sur ce point donc. A noter que depuis peu le matériel de Fitbit est fabriqué hors de Chine.
En supposant que les entreprises clientes de Fitbit veulent rester chez Google au lieu de rejoindre les programmes concurrents dont celui d’Apple, l’entreprise a une belle opportunité de vente croisée avec Google Cloud.
Google Cloud et les services d’intelligence artificielle et d’apprentissage machine pourraient être couplés avec la plate-forme d’entreprise de Fitbit. Cette combinaison pourrait donner à Google une toute nouvelle entrée sur le marché de la santé. Gardez à l’esprit que Thomas Kurian, PDG de Google Cloud, a une stratégie qui tourne autour de la vente verticale.
En fin de compte, les données de Fitbit seront la grande prise pour Google, qui va tâtonner sur le hardware et probablement effrayer quelques grands fournisseurs de soins de santé. Fitbit, cependant, va tout doper avec Google Fit. Fitbit pourrait aussi faire de Google Assistant un coach de santé.
Article traduit et adapté depuis Google’s $2.1 billion bet on Fitbit: What will it do with the corporate wellness business ?
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