L’opérateur historique pointe le cap jusqu’en 2025. L’état-major d’Orange a présenté ce mercredi, devant un parterre de décideurs, son plan stratégique Engage 2025, qui doit le porter au cours des prochaines années. Un plan résumé par le PDG du groupe à deux mots “responsabilité et croissance”.
Responsabilité d’abord, comme le souligne la direction de l’opérateur, qui vise la neutralité carbone en 2040 et assure que son mix d’énergie renouvelable passera le cap des 50 % d’ici à 2025.
“Chez Orange nous sommes convaincus que dans les années à venir, il n’y aura pas de performance économique sans exemplarité sociale et environnementale”, a fait savoir l’état-major de l’opérateur historique, qui compte ainsi marcher dans les pas de géants du numérique comme Google ou Microsoft, qui ont également pris des engagements forts dans ce sens.
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Orange date l’extinction de son réseau cuivre à 2030
Croissance surtout, pour l’opérateur qui vise une commercialisation de ses offres FttH dans plus de 65 millions de foyers en Europe d’ici 2023, contre 41 millions en 2019. En France, l’opérateur historique vise les 23 millions de foyers raccordés au FttH d’ici 2023, dont 19 en propre.
En zone rurale, l’opérateur a annoncé la création dès 2020 d’une filiale en France, Orange Concessions, qui regroupera les 4 millions de prises des Réseaux d’Initiative Publique (RIP) appartenant aux collectivités locales et dont Orange est concessionnaire.
“La filialisation de cette activité permettra à Orange de saisir les opportunités potentielles de développement ou de consolidation sur ce marché”, a fait savoir l’état-major de l’opérateur ce mercredi.
Alors que le cuivre amorce son déclin, l’opérateur, souvent rappelé à l’ordre par l’Arcep sur la question, n’a pas manqué de préparer cette extinction prévue en datant le début de la fin de son réseau cuivre pour 2023. “Cela se fera de manière très progressive de façon à accompagner l’ensemble des utilisateurs du réseau dans la transition vers la fibre : après une première phase d’expérimentation, le décommissionnement du cuivre démarrera dès 2023 et devrait aboutir en 2030”, a indiqué Orange, qui a donc programmé la fin de son réseau cuivre pour 2030.
Orange souhaite filialiser son infrastructure mobile
En ce qui concerne le mobile, Orange surfe sur la vague de cessions d’infrastructures amorcée en Europe par de nombreux opérateurs dont SFR, Free, ou Bouygues Telecom en France. L’opérateur historique, qui détient en propre quelque 40 000 tours de réseau mobile en Europe, va ainsi créer dans la plupart de ces pays européens des “TowerCos”, des entités dédiées à la gestion de ces tours. Les premiers travaux commenceront l’année prochaine en France et en Espagne, où l’opérateur contrôle respectivement 17 100 et 7 700 sites.
Le groupe gardera le contrôle de ces entités dans tous les pays européens où elles seront créées. A terme sera envisagé le regroupement de tout ou partie de ces TowerCos locales dans une TowerCo européenne, dont Orange garderait le contrôle majoritaire.
“A terme, le regroupement de tout ou partie de ces TowerCos locales, dans une TowerCo européenne, dont Orange garderait le contrôle majoritaire, sera envisagé pour saisir les opportunités de consolidation du marché des tours au niveau européen”, a expliqué la direction de l’opérateur, qui voit dans cette initiative un levier pour améliorer l’efficacité opérationnelle et optimiser ses Capex sur le mobile.
L’opérateur a annoncé par ailleurs la cession de 1 500 sites jugés “non stratégiques” en Espagne à Cellnex pour une somme estimée à 260 millions d’euros.
OBS met l’accent sur la cybersécurité
L’opérateur attend également beaucoup de sa branche professionnelle Orange Business Services (OBS), qui a contribué en 2018 à hauteur de 7 milliards d’euros (soit environ 18 %) à son chiffre d’affaires de 41 milliards d’euros.
OBS devrait en effet voir son activité évoluer au cours des prochaines années, en mettant l’accent sur l’éditification d’un “écosystème IT complet” comprenant data analytics, edge computing ou internet des objets. “Plus de la moitié du chiffre d’affaires du Groupe sur le segment Enterprise sera issue des nouveaux services de connectivité (SD-WAN, 5G) et des services IT en 2023”, a fait savoir la direction du groupe ce mercredi.
La cybersécurité n’est pas oubliée et devrait également constituer un véritable levier de croissance alors qu’Orange vise de dépasser le cap du milliard d’euros de chiffre d’affaires dans cette activité d’ici à 2023.
L’Afrique, une zone-clé pour Orange
Autre branche loin d’être négligée par l’opérateur : l’international. Orange, qui a réalisé 13 % de ses revenus en Afrique et au Moyen-Orient (soit environ 5 milliards d’euros), a pour ambition de faire de cette zone l’une de ses chasse-gardée et de s’y imposer comme “l’opérateur digital de référence”. Sur la période 2020-2023, le groupe souhaite ainsi afficher un taux de croissance annuel moyen dans la région de l’ordre de 5 %.
Pour ce faire, l’opérateur entend s’appuyer sur son activité mobile et sur la croissance considérable de la data portée par le déploiement de la 4G. Cela passera par de l’investissement pour Orange, qui a annoncé qu’il aura déployé en 2020 la 4G dans la quasi-totalité des pays de la région et “s’appuiera sur des accords de RAN-sharing et des technologies innovantes (pylônes plus légers par exemple) pour étendre sa couverture en zone rurale”.
Vouloir s’imposer comme un opérateur digital n’a rien d’innocent pour Orange, qui souhaite faire passer sa part de multi-services à 20 % de son chiffre d’affaires dans la zone d’ici à 2025. Une stratégie qui passera par l’essor de ses services financiers, au premier rang desquels Orange Money, qui a pour ambition d’atteindre environ 900 millions d’euros de revenus en 2023 dans la région.
Autre pan de ses services financiers qui ne devrait pas être négligé au cours des futures années : les services bancaires. En Afrique, l’opérateur a ainsi pour ambition de faire d’Orange Bank Africa un acteur de référence comptabilisant 10 millions de clients en 2023 avec un PNB d’environ 100 millions d’euros.
“Capitalisant sur le succès des offres croisées banque et télécoms (financement de terminaux, cash back sur les achats en boutique…), Orange Bank développera de nouveaux produits autour du paiement, du crédit et de l’assurance et travaille sur une offre bancaire digitale spécifique pour les professionnels et les petites entreprises”, a fait savoir l’opérateur.
Orange Bank, qui revendique aujourd’hui 500 000 clients, sera également lancée d’ici à 2025 dans tous les pays européens où l’opérateur est présent. La banque en ligne vise désormais l’équilibre en Europe pour la fin 2023, période à laquelle elle ambitionne de conquérir 5 millions de clients et environ 400 millions d’euros de produit net bancaire.
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