Début décembre, l’opérateur historique confirmait enfin ce qui était encore un secret de polichinelle : la messe est d’ores et déjà dite pour le réseau cuivre, qui devrait peu à peu s’éteindre à compter de 2023 pour disparaître complètement à l’horizon 2030.
“Cela se fera de manière très progressive de façon à accompagner l’ensemble des utilisateurs du réseau dans la transition vers la fibre : après une première phase d’expérimentation, le décommissionnement du cuivre démarrera dès 2023 et devrait aboutir en 2030”, a ainsi précisé l’état-major de l’opérateur historique – à qui les autorités ont délégué de longue date la charge du service universel – en marge de la présentation de son plan stratégique Engage 2025, qui doit le porter au cours des prochaines années.
Pour l’opérateur, qui investit environ 500 millions d’euros par an dans l’entretien de son réseau cuivre, le sort du réseau est acté et l’heure est désormais à la fibre optique. “Il faut que chacun comprenne qu’on ne va pas garder indéfiniment deux réseaux fixe en France : un réseau de fibre optique avec une boucle locale et un réseau cuivre”, a ainsi fait savoir le président-directeur général de l’opérateur historique, Stéphane Richard, lors d’une audition au Sénat tenue fin décembre.
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2023, une échéance trop lointaine pour Orange
Priorité est donc donnée au développement de la fibre optique. Alors qu’en France, Orange l’opérateur historique vise les 23 millions de foyers raccordés au FttH d’ici 2023, dont 19 en propre, sa direction a d’ores et déjà commencé à organiser le lent déclin de son réseau cuivre.
“La période actuelle est celle d’un décommissionnement du cuivre, c’est à dire l’extinction et le retrait du cuivre. C’est un processus qui a déjà commencé : dans les quatre dernières années, nous avons déjà compacté et retraité 80 000 tonnes de cuivre de nos réseaux en France, dans les zones très denses en particulier”, expliquait Stéphane Richard, qui presse l’Arcep pour que les opérations de décommissionnement du cuivre débutent avant même l’échéance fixée officiellement à 2023.
“Nous avons un délai de cinq ans entre le délai où on peut annoncer l’arrêt du cuivre et son retrait effectif. Nous pensons d’ailleurs que ce délai de 5 ans est trop long, car quand on a dix ans devant soi l’échelle n’est pas bonne. On a envoyé un message tout à fait officiel à l’Arcep pour lui demander de raccourcir ce délai afin de pouvoir s’engager de façon plus volontaire dans la mise en oeuvre de l’extinction du cuivre à l’horizon 2030”, a-t-il indiqué.
Mais pourquoi tant d’empressement du côté d’Orange ? L’opérateur met en avant le coût d’entretien de ce réseau cuivre et la charge que cette mission de service universel fait peser sur lui alors que la concurrence se fait de plus en plus dur sur le front des télécoms. Son PDG se veut encore plus lapidaire. “Le service universel ne nous rapporte que des coûts et beaucoup d’ennuis et quand on est pas dans la plaque en plus on est sanctionné pour des montants astronomiques”, a-t-il regretté devant un parterre de sénateurs, sonnant ainsi le glas annoncé d’un réseau qui devrait bientôt appartenir au passé.
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