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NGINX : Rambler lâche l’affaire


NGINX : Rambler lâche l’affaire

À la suite de violentes réactions des communautés open source et russes, la société Internet russe Rambler a déclaré qu’elle abandonnerait son action pénale contre NGINX Inc, la société derrière le serveur Web le plus populaire au monde.

Au lieu de cela, Rambler poursuivra ses revendications à l’égard du code source NGINX devant un tribunal civil, a déclaré aujourd’hui un porte-parole de Rambler à ZDNet.

La décision a été prise lundi lors d’une réunion du conseil d’administration de Rambler. La réunion a été convoquée par Sberbank, l’une des plus grandes banques russes et le plus grand actionnaire de Rambler, avec une participation de 46,5% dans la société.


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Rambler face aux critiques

Sberbank a convoqué la réunion suite aux prises de position hostiles à Rambler de la communauté IT russe. Certains sites Web ont même organisé une panne de courant de 30 minutes en soutien à l’équipe NGINX.

Les protestations contre Rambler surviennent après les événements de la semaine dernière : la police russe a effectué une perquisition dans le bureau de Moscou de NGINX Inc., la société derrière le serveur Web NGINX. Une initiative choquante, jamais vue auparavant dans un différend sur le droit d’auteur concernant un projet open source.

Lors de la perquisition, la police a arrêté et interrogé deux des fondateurs de NGINX, dont le créateur original du serveur Web, Igor Sysoev. Les deux fondateurs de NGINX ont été libérés le même jour, mais leurs smartphones ont été saisis par la police russe.

La perquisition a eu lieu après qu’une entreprise d’investissement agissant avec l’autorisation de Rambler a déposé une plainte pénale plutôt qu’une action civile contre NGINX. Cette plainte affirmait que Rambler était propriétaire du projet NGINX et du code source. L’argument principal avancé par la société était que Sysoev avait développé le projet alors qu’il travaillait pour l’entreprise.

Suite à la perquisition, la réaction à l’égard de Rambler a été impitoyable, dure et immédiate, tant au niveau international qu’en Russie.

L’ensemble de l’affaire judiciaire, et son escalade inhabituelle vers une enquête criminelle plutôt qu’une poursuite régulière, n’avaient aucun sens pour tous les observateurs tiers.

Beaucoup ont souligné des interviews plus anciennes que Sysoev avait accordées aux médias, où il a affirmé à plusieurs reprises qu’il avait créé NGINX pendant son temps libre et que Rambler n’était même pas l’une des premières sociétés à adopter le serveur.

D’autres ont souligné que Rambler n’a déposé la plainte pour violation du droit d’auteur qu’après que F5 Networks ait acquis NGINX Inc. pour 670 millions de dollars, une somme supérieure à la valeur totale de Rambler.

Rambler a été accusé d’avoir été simplement motivé par l’appât du gain : la société n’a jamais cherché à faire valoir ses revendications de propriété sur le code source NGINX au cours des 15 dernières années.

De plus, NGINX Inc. et Rambler ont toutes deux procédé à des acquisitions, au cours desquelles la question des droits de propriété de NGINX n’a ​​jamais été soulevée ou considérée comme un problème.

Même Sergey Vasiliev, PDG du Groupe Rambler au moment de la création de NGINX, a exprimé son mécontentement envers son ancienne entreprise. Dans une publication sur Facebook, Vasiliev a barré la route à une éventuelle enquête en révélant que lui et les autres membres de la direction de Rambler n’avaient jamais été au courant de l’implication de Rambler sur NGINX, réfutant les affirmations de la société dans la plainte pénale.

Le cofondateur de NGINX dénonce une manœuvre motivée financièrement

Après sa libération, Maxim Konovalov, l’autre fondateur de NGINX Inc arrêté la semaine dernière, a qualifié toute l’affaire de tentative d’intimidation. Il explique que Rambler n’a jamais tendu la main pour s’enquérir ou exprimer des griefs concernant une violation potentielle du droit d’auteur avant la perquisition de la semaine dernière.

“L’argent [de l’acquisition de F5 Networks] est devenu palpable, et nous pensons qu’ils veulent leur part”, a déclaré Konovalov dans son interview. “C’est un racket typique. C’est aussi simple que ça.”

Les rivaux Internet de Rambler n’ont pas non plus raté une occasion de critiquer l’entreprise. VK, le plus grand réseau social de Russie, a ajouté un label “Powered by Nginx” à toutes ses pages, tandis que son réseau de médias sociaux Odnoklassniki a promu le hashtag #WeAreForOpenSource sur son portail.

Grigory Bakunov, directeur de la distribution technologique de Yandex et responsable du service Yandex.Health, a également publié un message en faveur de l’écosystème open source et de NGINX.

Rambler pourrait continuer au civil

Toute la couverture médiatique négative a finalement contraint Rambler à réévaluer sa stratégie lundi. Avec Sberbank en tête, le conseil d’administration a voté à l’unanimité de se retirer de l’affaire NGINX.

Premièrement, la société a voté pour mettre fin à sa collaboration avec Lynwood Investments, la société qui a enquêté sur la violation potentielle des droits NGINX en son nom.

Deuxièmement, Rambler a également promis de contacter les forces de l’ordre et de retirer la plainte pénale déposée par Lynwood Investments. Mais Rambler ne souhaite pas abandonner complètement. La société a ainsi fait part de sa volonté de poursuivre une action au civil visant à faire valoir d’éventuels droits sur le code de NGINX.

“Dans le monde moderne, les situations de litiges sur les droits de propriété intellectuelle sont omniprésentes, et il est naturel que les entreprises technologiques défendent leurs droits, mais ces questions doivent être résolues dans le cadre du droit civil”, a déclaré Lev Khasis, premier vice-président du directoire de Sberbank, et président du conseil d’administration de Rambler.

“Nous sommes en contact avec les fondateurs de Nginx depuis plusieurs jours et nous tenterons de résoudre ce problème”, a ajouté Khasis. “Profitant de cette opportunité, je tiens à souligner que Rambler et Sberbank soutiennent pleinement la position unanime de la communauté technologique russe concernant les solutions open source.”

Une copie des décisions du conseil d’administration de Rambler obtenues par ZDNet est disponible sur Scribd, ici.

Source : ZDNet.com

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