Dans une chronique du Los Angeles Times, Michael Hiltzik explique la manière dont les musiciens sont traités par les plateformes de streaming les plus célèbres. Si à l’origine, les musiciens sont déjà lésés par l’industrie cinématographique, ils sont encore moins bien considérés par les plateformes de streaming.
Le quotidien californien explique que cette profession est susceptible de disparaître si on n’y accorde pas plus d’importance. En effet, le Los Angeles Times explique : « un projet à 100 millions de dollars peut dépenser moins de 400 000 dollars pour les musiciens ». De plus, si au cours de ces années la situation de ces musiciens n’a pas été prise en considération, il semblerait qu’elle s’aggrave davantage avec l’essor des plateformes de streaming, qui dominent désormais l’industrie du divertissement.
Le Los Angeles Times décrit la triple menace que représente l’ampleur des services comme Netflix et autres plateformes pour les musiciens. « La première est qu’ils sont souvent moins payés lors d’une session d’enregistrement pour une production de streaming que pour des longs-métrages ou des séries de studios.
Deuxièmement, ils n’obtiennent pas de revenus résiduels [comparables aux droits d’auteur] pour les productions qui sont faites pour le streaming.
Troisièmement, il n’y a presque pas de marché secondaire pour les productions de streaming. Il est extrêmement rare qu’un film ou une série conçue pour le streaming migre vers la télévision ou le câble ou le DVD, ce qui élimine les transitions d’un format à l’autre qui génèrent traditionnellement des revenus supplémentaires pour les musiciens. »
Les musiciens se manifestent enfin
Aujourd’hui, plusieurs regroupements de musiciens concernés se sont formés à New York, et à Los Angeles pour protester devant les bureaux de l’Alliance of Motion Picture and Television Producers (AMPTP), ainsi que ceux de NBCUniversal. Ces derniers réclament des paiements plus justes en ce qui concerne les productions dédiées au streaming.
Ray Hair, le président de l’American Federation of Musicians, indique que « dans les productions faites pour lstreaming, nous obtenons environ 25% de ce que nous obtenons dans des productions traditionnelles de films au cinéma ou à la télévision ». Ray Hair continue en s’interrogeant sur la question suivante : « Pourquoi devrions-nous gagner 75% de moins, pour que tout le monde dans leurs grandes et riches entreprises puisse en gagner plus ? Ils nous poussent dans une position économique régressive, dans le but d’éliminer nos emplois. »
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