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Municipales à Paris: la campagne de Griveaux est-elle à un tournant? – Le HuffPost


Philippe Wojazer / Reuters

Benjamin Griveaux en campagne au marché Saint-Quentin à Paris début juillet.


POLITIQUE – Benjamin Griveaux imaginait-il cela quand il a été investi par La République en Marche au mois de juillet: accuser non seulement un retard sur Anne Hidalgo, mais perdre son statut de poursuivant à deux mois du scrutin?

Pourtant, c’est bien dans cette position que se trouve le candidat macroniste à la mairie de Paris ce dimanche 19 janvier, en comptabilisant 15% d’intentions de vote dans un sondage Ifop publié dans le JDD. Ce même institut le plaçait deux points plus hauts il y a un mois.

Plus que le statut de challenger laissé (peut être provisoirement) à Rachida Dati, le contenu de cette enquête à de quoi inquiéter l’ex-porte-parole du gouvernement. Elle montre que 30% des électeurs d’Emmanuel Macron au premier tour de la présidentielle 2017 affichent une préférence pour la maire sortante. Un score supérieur à celui que Benjamin Griveaux fait sur cette catégorie de sondés: 28%.

Le ralliement de Bournazel pris en compte

La lecture que son entourage fait de ce sondage laisse penser que celui-ci en a sonné plus d’un. “Il a été effectué juste après la semaine d’annonce de la candidature d’Anne Hidalgo à grand renfort de médias, et avant l’annonce du soutien de Pierre-Yves Bournazel à Benjamin, il ne reflète donc pas la réalité de la dynamique enclenchée”, rapporte son équipe de campagne.

Or, et comme a tenu à le rappeler l’hebdomadaire dans un article à part, le ralliement de l’élu du 18e a bien été prise en compte par l’Ifop. Pire pour le candidat LREM, cet événement aurait en réalité un impact négatif sur ses intentions de vote.

“L’opération Bournazel donne de l’air à Dati, elle libère un espace à droite”, souligne au JDD Frédéric Dabi, directeur général adjoint de l’Ifop. De fait, dans l’hypothèse des deux listes distinctes, Benjamin Griveaux enregistre un point de plus. Mais outre ces comptes d’apothicaires, plusieurs signaux montrent que le contexte est particulièrement défavorable au candidat macroniste.

Course d’obstacles

Dans la bataille de Paris, c’est peu dire que la campagne de Benjamin Griveaux relève de la course d’obstacles. Après son investiture contestée, ses phrases assassines révélées par la presse et la dissidence de Cédric Villani, le candidat macroniste a dû composer ces dernières semaines avec les désagréments provoqués par les grèves contre la réforme des retraites.

Des grèves dont les effets sont surtout ressentis par les Franciliens et donc, les Parisiens. Cette situation compliquée a conduit la macronie à revoir ses plans pour sauver le soldat Griveaux, via l’investiture de plusieurs ministres dans des arrondissements parisiens.

Dans le XIVe, où se présente Cédric Villani, c’est Marlène Schiappa qui s’est lancée dans la course. Dans le XVIe, la secrétaire d’État auprès du ministre de l’Économie et des finances, Agnès Pannier-Runacher, a officialisé sa candidature. Vendredi, Le Monde révélait que la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, devrait porter les couleurs du parti présidentiel dans le stratégique XVe arrondissement.

Un alignement de têtes d’affiche qui, pour le moment, n’efface pas les difficultés. Dans la soirée de jeudi à vendredi, Marlène Schiappa a dû quitter une réunion publique, perturbée par des opposants à la réforme des retraites.

“C’est à Villani de prendre ses responsabilités”

Persiste aussi le nœud du problème: le combat fratricide avec le député de l’Essonne. C’est d’ailleurs ce que retient son équipe de campagne du sondage publié ce jour dans le JDD. “Ceux qui veulent dépasser le clivage gauche-droite sont majoritaires”, souligne l’entourage de Benjamin Griveaux, additionnant son score à celui du mathématicien, lequel “ne peut plus prétendre l’emporter” car “absent du carré de tête”.

L’enquête de ce dimanche pourrait-elle donc rebattre les cartes? “C’est désormais à Cédric Villani de prendre ses responsabilités”, affirme l’entourage de Griveaux. Un coup de pression relayé ce dimanche par la porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye, sur le plateau de BFMTV: “Je crois qu’il faut regarder le candidat le mieux placé, et qui a aussi la légitimité démocratique de son parti. C’est Benjamain Griveaux, et je souhaite très vivement que Cédric Villani puisse se ranger derrière lui”. Des injonctions auxquelles le lauréat de la médaille Fields a, pour le moment, toujours refusé de se soumettre.

Au contraire, c’est une cinglante fin de non recevoir adressée par l’entourage du mathématicien ce dimanche: “après avoir épuisé toutes ses cartouches, Benjamin Griveaux continue de plonger irrémédiablement. Il faut à un moment donné ouvrir les yeux: Griveaux n’a jamais été la solution mais le problème dans cette élection”.

À voir également sur Le HuffPost: Quand Renson ne comptait pas faire dissidence a Paris

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