Cédric Villani, face caméra. — ROMUALD MEIGNEUX/SIPA
Cédric Villani est candidat dissident aux élections municipales à Paris face à Benjamin Griveaux, désigné par La République en marche.
Le mathématicien a rejetté la proposition d’Emmanuel Macron, qui lui a demandé ce dimanche de « se rapprocher de Benjamin Griveaux ».
Le parti, qui devrait prononcer son exclusion mercredi, estime que le député s’est lui-même placé en dehors du mouvement.
Par ici la sortie. Après avoir écarté dimanche la demande d’Emmanuel Macron de « se rapprocher de Benjamin Griveaux », candidat officiel de La République en marche à Paris, Cédric Villani devrait être exclu du parti. « Je demanderai mercredi soir à mon bureau exécutif d’acter le fait qu [‘il] n’est plus adhérent », a annoncé Stanislas Guerini, délégué général d’En marche, ce lundi matin, à six semaines des élections municipales.
Une exclusion qui ne dit pas son nom
Il est parfois difficile de mettre des mots sur une rupture. Depuis quelques heures, les deux camps se renvoient la balle. « [Ses] propos ne souffrent d’aucune ambiguïté », a ainsi estimé Stanislas Guerini sur Radio Classique. Pour le chef du parti présidentiel, Cédric Villani « a dit les choses assez clairement, il a indiqué sa rupture avec le président de la République et puis qu’il quittait La République en marche. »
Cédric Villani s’est pourtant montré moins affirmatif, ce dimanche, après son entrevue avec Emmanuel Macron. « Entre l’appartenance à un appareil politique et la fidélité, l’engagement pour la ville qui m’a fait, je choisis de rester fidèle aux Parisiennes et Parisiens en maintenant ma candidature librement », a-t-il assuré, sans pour autant annoncer qu’il quittait le mouvement. Sera-t-il pour autant exclu ?
Relancé par 20 Minutes, le parti refuse de prononcer le mot tabou, se contentant de paraphraser son patron. « Stanislas Guerini demandera au bureau exécutif d’acter le fait [que Cédric Villani] n’est plus membre de LREM, comme il l’a lui même indiqué dimanche soir en faisant le choix de la rupture avec le président et notre mouvement ».
D’autres évictions de dissidents lors des municipales
La République en marche s’était pourtant montrée plus diligente avec d’autres candidatures dissidentes. A Compiègne, Christian Jasko, qui s’est maintenu contre le candidat UDI soutenu par le parti, a été exclu fin septembre. A Besançon, Alexandra Cordier a également été remerciée par e-mail après avoir démissionné de son poste de référente départementale et s’être lancée dans la course à la mairie face au candidat « officiel ». Même topo pour Dominique Sassoo à Aix-en-Provence ou Béatrice Agamennone à Metz.
Le cas de Cédric Villani devrait donc être tranché de la même manière après la réunion de mercredi soir. « On a acté ce qu’a dit Stanislas Guerini, mais nous préférons rester concentrés sur notre campagne », assure Anne Le Breton, candidate pro-Villani à Paris centre. « Car l’esprit originel d’En marche, c’était la double adhésion [à LREM tout en gardant une étiquette PS ou LR], le fourmillement d’idées, la volonté de réformer. On ne se mêle donc pas de ces histoires de parti, très ancien monde, qui n’intéressent pas les Parisiens. »
L’adjointe au maire du IVe arrondissement et les autres soutiens de Cédric Villani – une dizaine de députés LREM – seront-ils également exclus ? « Des échanges sont en cours », balaie-t-on au parti. A la métropole de Lyon, une autre dissidence n’a toujours pas été tranchée. Le président sortant David Kimelfeld est toujours en lice face à l’ancien ministre de l’Intérieur Gérard Collomb, investi par LREM.
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