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Mort d’un livreur à Paris : le Défenseur des droits se saisit « d’office » – Le Mo

Le Défenseur des droits, Jacques Toubon, a décidé de se saisir « d’office » pour se pencher sur les circonstances du décès du livreur Cédric Chouviat après une interpellation controversée à Paris, a-t-il annoncé, jeudi 9 janvier. « Une instruction va être ouverte. On va regarder les circonstances de l’intervention et si les règles de déontologie ont été respectées », a précisé la porte-parole de cette autorité administrative indépendante, confirmant une information de RTL.

Cédric Chouviat, 42 ans, est mort dimanche à l’hôpital, près de 48 heures après avoir fait un malaise cardiaque lors d’un contrôle tendu aux abords de la tour Eiffel, au cours duquel des policiers l’ont plaqué au sol, casque sur la tête. Selon les premiers éléments de l’autopsie, ce père de cinq enfants a été victime d’une asphyxie « avec fracture du larynx ». Le parquet de Paris a ouvert une information judiciaire pour « homicide involontaire », confiée à un juge d’instruction.

La famille, qui avait déposé une plainte avec constitution de partie civile, souhaitait que soient retenues des « violences volontaires ayant entraîné la mort », une qualification criminelle relevant de la cour d’assises. Pour leurs avocats, Arié Alimi, William Bourdon et Vincent Brengarth, les autorités ont tenté dès le début de l’affaire de dissimuler une « bavure policière » à travers leur communication, en niant tout lien de cause à effet entre la technique d’interpellation et le malaise cardiaque.

Selon une source policière, les fonctionnaires avaient contrôlé le conducteur du scooter parce qu’il téléphonait. Celui-ci se serait montré « irrespectueux et agressif » et aurait insulté l’équipage au moment où il partait. Les agents auraient alors procédé à l’interpellation pour outrage à laquelle M. Chouviat aurait résisté, avant de faire un malaise cardiaque. Tout en déplorant une « épouvantable tragédie », l’avocat des quatre policiers impliqués dans l’interpellation, Me Thibault de Montbrial, a défendu mercredi la « proportionnalité » de leur réaction face à un individu qui aurait « résisté » à son contrôle et fait preuve « d’agressivité ».Lire aussi Mort d’un livreur lors d’une interpellation à Paris : l’autopsie évoque une asphyxie « avec fracture du larynx »

Que « toute la transparence » soit faite

Le ministre de l’intérieur, Christophe Castaner, a appelé à ce que « toute la transparence » soit faite et a estimé que des premiers éléments de l’enquête interrogeaient « gravement ».

Organe consultatif, le Défenseur des droits est notamment chargé de veiller au respect de la déontologie des personnes exerçant des fonctions de sécurité et de maintien de l’ordre sur le territoire français. En janvier 2019, il avait recommandé la « suspension » de l’usage par les forces de l’ordre des lanceurs de balles de défense (LBD), accusés d’avoir provoqué de graves blessures lors de manifestations de « gilets jaunes ».

Raphaël Glucksmann, fondateur de Place publique, et Julien Bayou, secrétaire national d’EELV, ont chacun demandé jeudi l’interdiction de la technique d’interpellation policière dite de « maintien au sol », ayant causé la mort du livreur. « Interdisez purement et simplement le pliage ventral qui consiste à replier la personne sur elle-même en la maintenant assise, la tête appuyée sur les genoux, le plaquage ventral (aussi appelé décubitus ventral) et les autres techniques dangereuses d’immobilisation », demande M. Glucksmann à Christophe Castaner, ministre de l’intérieur, dans une lettre qu’il vient de lui adresser. Il estime qu’« il est temps que notre police mette fin aux techniques d’immobilisation potentiellement létales, toutes ces pratiques qui entravent les voies respiratoires, étouffent et provoquent des asphyxies ».

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