Microsoft, Hewlett Foundation, MasterCard et plusieurs autres grandes entreprises et institutions philanthropiques ont annoncé la création du CyberPeace Institute, une organisation à but non lucratif qui vise à protéger les victimes contre les cyberattaques et à les aider à s’en remettre.
“Pendant des années, des organisations non gouvernementales du monde entier ont apporté une aide sur le terrain et plaidé en faveur des victimes de guerres et de catastrophes naturelles, et ont suscité d’importants débats sur la question de la protection des victimes. Il est devenu évident que les victimes d’attaques informatiques méritaient une assistance similaire, et le CyberPeace Institute sera dédié à cette tâche”, a écrit Tom Burt, le vice-président Customer Security and Trust de Microsoft dans un post de blog.
Si vis pacem, para bellum
Le CyberPeace Institute, qui sera basé à Genève en Suisse, sera initialement financé par les principales entreprises et organisations philanthropiques impliquées. Il s’articulera autour de plusieurs axes principaux : aider à la coordination des efforts de rétablissement des victimes de cyberattaques et aider les victimes à devenir plus résistantes face aux attaques, faciliter l’analyse, la recherche et l’investigation collective des cyberattaques, y compris en évaluant les dommages causés afin de faire la transparence sur le sujet, promouvoir un comportement responsable dans le cyberespace et faire progresser les lois et règles internationales en matière de cybersécurité.
Les menaces actuelles ont pris de l’ampleur. Des millions, voire des milliards de dollars peuvent maintenant être en jeu lorsque la sécurité des informations n’est pas correctement prise en compte.
Selon l’institut, l’organisme sera dirigé par un conseil exécutif composé de huit membres et un conseil consultatif composé de 13 experts mondiaux en cybersécurité, droit international, droits de l’homme et affaires internationales.
Stéphane Duguin sera à la tête de l’organisation. Celui-ci est actuellement chef de l’EU Internet Referral au sein d’Interpol. Il a également participé à la création du Centre européen de la cybercriminalité d’Europol.
Duguin a déclaré que dans le cadre de ses fonctions au CyberPeace Institute, il se consacrerait à la création de partenariats avec les universités, la société civile, les gouvernements et l’industrie afin de créer collectivement la paix dans le cyberespace.
“Les perturbations mondiales causées par les cyberattaques sont le symptôme d’une menace insidieuse visant des civils en temps de paix. Nous avons besoin de solutions concrètes pour renforcer la résilience des communautés vulnérables, faire la lumière sur les activités malveillantes des attaquants et mieux informer sur un comportement responsable dans le cyberespace”, a-t-il déclaré.
Marietje Schaake sera aux côtés de Duguin, en tant que présidente du conseil d’administration et présidente de l’organisation. Elle a récemment été membre du Parlement européen et a rejoint le Cyber Policy Center de Standford et son institut de recherche sur l’intelligence artificielle centrée sur l’homme.
Les suites de l’appel de Christchurch
Cette initiative collective fait suite à la décision récente de Microsoft, Facebook, Twitter et YouTube, qui ont annoncé la restructuration d’un forum préexistant de lutte contre le terrorisme afin de le transformer en une organisation indépendante visant à lutter contre le terrorisme sur les plateformes en ligne.
Le Forum mondial sur Internet pour la lutte contre le terrorisme (GIFCT), créé en 2017, a ainsi annoncé qu’il se concentrerait davantage sur le renforcement de la coopération entre les entreprises, les agences gouvernementales et les experts.
La décision de faire du GIFCT un organe indépendant a été prise lors d’une réunion lundi à l’Assemblée générale des Nations Unies pour débattre des prochaines étapes de l’appel de Christchurch.
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