BioSerenity n’est est pas à son premier PoC. Cette société française, fondée en 2014, est considérée comme l’un des fleurons de la “French Tech” dans le monde médical : elle a récemment été accueillie au sein de la première promotion de l’indice Next40. Une initiative poussée à l’automne par le gouvernement.
Cette startup a mis au point un textile médical intelligent pour réaliser et interpréter des examens électro-physiologiques. A l’origine conçu pour diagnostiquer l’épilepsie, ce produit a été adapté depuis à trois aires thématiques : la neurologie, la cardiologie et le trouble du sommeil. Dans le cas de l’épilepsie, le patient à domicile revêt un bonnet fait avec ce matériau pour réaliser un examen à distance.
Pourquoi BioSerenity a poussé la porte de Microsoft pour intégrer le programme AI Factory for Health ? Le projet confidentiel mené par les deux entreprises porte sur l’extension de sa plateforme numérique. Ce nouveau projet est “lié aux technologies de Microsoft et leurs déclinaisons dans le domaine de la santé”, évoque Mael Mertad, en charge des partenariats chez BioSerenity, à ZDNet. La startup cherche notamment à étoffer sa plateforme via des “applicatifs clouds et des outils centrés sur l’IA.”
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La santé, un secteur où les innovations se bousculent
“En matière d’IA, la santé est la plus grosse disruption, il y a beaucoup de choses à faire” s’enthousiasme Anthony Virapin, le directeur des programmes start-up France de Microsoft. “C’est l’un des secteurs phares pour adresser l’IA”. Sur la base des préconisations publiées dans le rapport de Cédric Villani en 2018, Microsoft avait identifié 5 secteurs clés influencés par l’IA : la santé, la mobilité, l’agrifood, la finance et l’énergie. Toutes ces thématiques ont pour vocation à être déclinées à tour de rôle avec le programme AI Factory.
Ce programme ne se cantonne pas à l’incubation de jeunes pousses. Il accompagne des startups déjà matures et prêtes à se frotter au marché, souligne Anthony Virapin.
Pendant trois mois, elles seront suivies par AstraZeneca et l’Inria, partenaires de Microsoft dans l’aventure. Le premier mois est dédié à la partie technique et analytique, le deuxième est consacré à la mise en place opérationnelle du projet et le troisième est axé business. “C’est au cours du dernier mois qu’interviennent les fonds d’investissements, présents notamment lors du Demo Day”, précise Anthony Virapin.
Ce n’est pas ici l’objectif de BioSerinity, qui a levé 65 millions d’euros en juin dernier. Même si ce programme semble court, l’objectif à terme est “d’accompagner les startups dans la durée” détaille le responsable de Microsoft. Une vision partagée par BioSerenity pour qui ce programme marque avant tout “une première étape” vers une partenariat “à long terme” avec Microsoft.
Dans le cadre du programme AI Factory, Microsoft dispense un soutien de trois ordres explique le chargé de partenariats de la startup. Elle apporte un “soutien en terme d’expertise métier et technique”, d’une part, et rend possible des “synergies commerciales” avec les clients de Microsoft de l’autre. Elle offre, enfin, des “outils pertinents sur de grands projets de recherche dans le domaine médical.”
Limiter le facteur risque
Accéder à un partenariat technologique avec Microsoft, c’est une “façon de limiter le risque et d’accélérer le développement”, observe Mael Mertad. Surtout que BioSerenity est déjà bien installée en France et aux Etats-Unis.
“S’appuyer sur un géant du numérique, ses solutions métier et son expertise nous permet d’une part de nous concentrer sur nos développements applicatifs à haute valeur ajoutée pour les médecins et les patients, et d’autre part de pouvoir déployer nos solutions rapidement dans divers pays à travers le monde”, poursuit Mael Mertad.
“L’un des aspects mis en avant par Microsoft est la capacité à fédérer des acteurs sur des projets de mutualisation de grands silos de données”, analyse-t-il. A ce titre, Microsoft avait notamment reçu en 2018 la certification Hébergeur de Données de Santé. Cette certification s’applique à l’ensemble des services Cloud de Microsoft proposés depuis la France (Azure, Office 365, Dynamics 365).
Mais cela ne va pas sans critiques. La plateforme “Health Data Hub”, déployée par le gouvernement et confiée à Microsoft Azure, a fait l’objet d’une tribune publiée dans Le Monde par un collectif de professionnels du secteur de la santé et de l’informatique médicale, inquiet des risques de mainmise des données par les Gafam.
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