«Ma décision a été réfléchie mais elle est prise.» Lors de ses vœux à la presse, ce jeudi après-midi au siège du parti à Nanterre, Marine Le Pen a confirmé qu’elle serait bien candidate en 2022. «Je prépare la présidentielle», a-t-elle annoncé, «sans pour autant préjuger d’une décision qui appartient au Congrès» de son parti. «Emmanuel Macron ayant lui-même lancé la campagne présidentielle, je ne le laisserai pas courir tout seul», a-t-elle prévenu.
À deux ans et demi de l’échéance, Marine Le Pen est donc la première a entrer officiellement dans la course pour la magistrature suprême. «Je pense qu’il faut partir le plus tôt possible parce que le travail à réaliser est important. Le plus tôt on part, le mieux on est préparé.» La patronne du RN voit également cette déclaration comme un appel : «C’est un moyen de dire à nos militants et aux Français que c’est maintenant qu’il faut travailler et s’engager pour que Macron ne soit pas réélu.»
Une série de livres blancs
Parallèlement au cycle d’élections locales qui débutera en mars avec les municipales, la présidente du Rassemblement national reconnaît donc d’ores et déjà «consacrer une grande partie de (son) temps à ce travail de fond, de préparation du programme présidentiel.» Dans ce cadre, la candidate malheureuse de 2017 a confié en marge de ses vœux rencontrer «des diplomates, des intellectuels, des chefs d’entreprises…» Autant d’interlocuteurs qu’elle dit persuadés «qu’une perspective de victoire est plus crédible» en 2022.
Ces prochains mois, «les grands sujets qui seront évoqués seront de toute façon les sujets de la présidentielle», veut croire Marine Le Pen «puisque dans un an, la campagne présidentielle sera légalement ouverte.» Dans cette logique, le RN compte présenter une série de «livres blancs» sur la sécurité, les fraudes, la transition énergétique ainsi que sur la défense qui auront vocation nourrir le programme de la candidate.
Persuadé que le parti Les Républicains «est profondément affaibli», que les municipales comme les départementales accéléreront leur «implosion», la présidente du Rassemblement national croit que son duel annoncé avec Emmanuel Macron sera confirmé en 2022. En attendant, Marine Le Pen a profité de l’année 2020 pour souhaiter au chef de l’État «que son acte II ne ressemble pas, comme aujourd’hui, à son acte I en pire». Elle prévient : «Je vais pas le lâcher, ça c’est sûr.»
Kommentarer