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Marchés de support open source: une image négative chez les entreprises du logiciel libre

Le CNLL (Union des Entreprises du Logiciel Libre et du Numérique Ouvert) publie les résultats d’une consultation menée en septembre auprès des entreprises du logiciel libre (ENL, pour «entreprise du numérique libre») – sociétés de services, éditeurs ou les deux – sur les grands marchés de support open source (GMOS).

La conclusion est nette: ces marchés ont une image majoritairement négative auprès des entreprises du Libre, «notamment du point de vue de leur efficience pour les clients, de leur capacité à financer les acteurs du développement et de la maintenance de logiciels libres, et de la capacité des acteurs de la filière à participer à ces marchés».


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Marges trop élevées des intermédiaires

L’enquête a reçu une trentaine de réponses complètes, dont environ la moitié de sociétés ayant déjà répondu ou participé, en direct ou en sous-traitance, à un grand marché de support open source. 80% des répondants développent ou participent activement au développement d’un ou plusieurs logiciels libres utilisés par les grands comptes. 93% des répondants proposent une offre de support open source, sur un grand nombre de logiciels libres (30%) ou sur un ou plusieurs logiciels libres qu’ils développent.

Plus de la moitié des éditeurs estiment que ces marchés de support ne sont pas adaptés à leur offre – prix, conditions, titulaires pratiquant des marges très élevées et souhaitant capter la valeur sans avoir l’expertise (un des répondants cite un cas où l’ENL intermédiaire prenait 40% de marge)… 60% des éditeurs jugent que leur offre pourrait s’intégrer dans ces marchés, mais avec une version dégradée de support.

Pour les entreprises qui ont répondu (toujours anonymement), la taille de ces marchés, limitant les réponses à de grandes SSII ou ENL, leur périmètre (des dizaines voire centaines de composants ou solutions en support) et l’intérêt des titulaires (capter la valeur, la marge) «sont antinomiques à l’expertise ou la qualité espérée des prestations», commente le CNLL.

“Des contraintes et des conditions de travail inacceptables”

Un des répondants indique:

«L’expertise sur les solutions libres est majoritairement détenue par de petites entreprises. Les marchés GMSOS ne sont accessibles qu’aux structures de taille importante. Or, ces dernières font systématiquement peser sur les premières des contraintes et des conditions de travail inacceptables, quand elles ne tentent pas clairement de siphonner les compétences.»

Le tiers seulement des répondants voient ces marchés comme un bon moyen de financer les logiciels libres utilisés par les grands comptes. 41% perçoivent au contraire ces marchés comme une concurrence nuisible au développement du marché de l’open source, captant la valeur du marché sans reversement ni contribution au développement des logiciels (26% sont sans opinion).

Améliorer la gouvernance

Que faire? La solution «à privilégier dans tous les types de scénarios», commente le CNLL, est une relation directe entre clients et éditeurs open source. «La valeur ajoutée des grosses sociétés serait celle de gestionnaire de catalogue, mais ensuite la prestation et le contrat seraient faits en direct entre l’éditeur et l’administration», suggère un répondant.

Autres solutions évoquées:

– «S’allier, avec une gouvernance équitable et équilibrée, entre acteurs de l’Open Source au sein de la filière afin d’avoir une taille critique et de pouvoir proposer l’ensemble de l’expertise en direct aux grands comptes et être davantage visible auprès d’eux.

– Favoriser les groupements de petites entreprises expertes et mettre des conditions fortes sur la gouvernance et les capacités de contribution au cœur des outils de la part des entreprises retenues (commiters, preuves de contribution, etc.).»

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