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Maintien de l’ordre : Christophe Castaner annonce le retrait immédiat d’une grenade à ex

Christophe Castaner a annoncé, dimanche 26 janvier, le retrait immédiat d’une grenade lacrymogène controversée, la GLI-F4, à l’origine de plusieurs blessures graves de manifestants.

« Elles n’ont pas une couleur, elles n’ont pas un signalement spécifique et il est arrivé, il y a plusieurs mois, que des policiers soient obligés de les utiliser pour se désengager d’une menace et que des manifestants les prenant volontairement en main se blessent gravement. C’est la raison pour laquelle je pense qu’il nous faut retirer les GLI-F4 », a déclaré le ministre de l’intérieur sur le plateau de Dimanche en politique, sur France 3. Interrogé sur la mise en place « immédiate » de cette décision, M. Castaner a répondu « oui ».Lire l’édito du « Monde » : Les violences policières sont le reflet d’un échec

25 grammes de TNT

A triple effet lacrymogène, sonore et de souffle, la GLI-F4 est une grenade « à effets combinés » contenant 25 grammes de TNT, ce qui fait d’elle la dernière munition à explosif utilisée en maintien de l’ordre en France. C’est la grenade la plus puissante utilisée depuis l’interdiction des grenades offensives F1, à la suite de la mort du militant Rémi Fraisse, à Sivens (Tarn), en 2014.

La France est le seul pays d’Europe à l’utiliser, comme le soulignait dès 2014 un rapport commun de l’Inspection générale de la gendarmerie nationale (IGGN) et de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN). Les officiers porteurs d’un lance-grenades doivent faire une demande d’autorisation verbale à leur hiérarchie avant chaque utilisation.Lire aussi De quelles armes sont équipés policiers et gendarmes pendant une manifestation ?

Depuis le début du mouvement des « gilets jaunes », son usage est notamment critiqué par un collectif d’avocats, qui en demande l’interdiction – plusieurs manifestants ont témoigné avoir été gravement blessés, jusqu’à perdre leur main, en tentant d’écarter une GLI-F4 lancée dans leur direction. Son remplacement est d’ores et déjà prévu par les autorités françaises : la grenade GM2L, à usage semblable mais sans explosif ni effet de souffle, doit progressivement venir équiper les forces de l’ordre à la place de la GLI-F4, dont les stocks devraient être épuisés d’ici à 2021.D’autres armes sont critiquées : Le Défenseur des droits questionne la « pertinence » des grenades de désencerclement

En juillet 2019, le Conseil d’Etat, saisi notamment par la Ligue des droits de l’homme (LDH) et la CGT, avait rejeté des requêtes contre l’usage de la grenade GLI-F4 et d’autres armes de force intermédiaire comme les lanceurs de balle de défense (LBD) ou les grenades de désencerclement.Article réservé à nos abonnés Lire aussi « Allez-y franchement, n’hésitez pas à percuter. Ça fera réfléchir les suivants » : le jour où la doctrine du maintien de l’ordre a basculé

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