Il y a sept ans, Linus Torvalds a abandonné le support “ancient-386-CPUs” du noyau Linux, le mettant au rebus avec ce commentaire : “bon débarras”. Même si Linux 32 bits restait dans le coin, il ne faisait clairement plus partie du courant dominant de Linux.
Peu à peu, des distributions comme Arch Linux l’ont également abandonné. Ensuite, Canonical a décidé de booter Linux 32 bits à partir d’Ubuntu. Certains ont critiqué cela. Canonical a fait marche arrière et est revenu avec quelques bibliothèques Linux 32 bits. Il est donc temps désormais de voir ce que le public pense de la suppression du support par Fedora Linux du 32-bit — i686 — Linux.
Ça fait un moment que l’on sentait cela arriver. Les développeurs de Fedora ont proposé pour la première fois de se débarrasser de ce noyau 32 bits dès Fedora 27 en 2017. La dernière version 32 bits a reçu un sursis pour voir si la communauté Fedora la maintiendrait à flot sans l’aide de Red Hat. Elle ne l’a pas fait.
“Une utilité limitée”
Donc, dans le Wiki de Fedora, les développeurs ont dit : “Le noyau i686 est d’une utilité limitée car la plupart des matériels x86 supportent le 64 bits de nos jours. Il a été dans un statut de “community supported” depuis plusieurs versions de Fedora maintenant. En tant que tel, il est très peu testé, et les problèmes apparaissent fréquemment en amont. Ceux-ci ont tendance à passer inaperçus pendant de longues périodes de temps”.
“Lorsque des problèmes sont détectés, il faut souvent beaucoup de temps avant qu’ils ne soient corrigés parce qu’ils sont considérés comme peu prioritaires par la plupart des développeurs. Cela peut laisser d’autres architectures en attente de mises à jour importantes, et fournit une expérience moins que souhaitable pour les personnes qui choisissent d’utiliser un noyau 32 bits”.
“Avec cette proposition, le noyau i686 ne sera plus compilé. Un paquet d’en-tête de noyau existera toujours, et tous les paquets 32 bits devront continuer être compilés comme d’habitude. La principale différence est qu’il n’y aura plus d’images 32 bits bootable.
“Multilib, wine, et Steam continueront à fonctionner”
Justin Forbes, responsable du noyau Fedora, a expliqué : “Il n’y a pas assez de membres de la communauté prêts à faire le travail d’entretien de l’architecture. Ne vous inquiétez pas, Fedora ne supprime pas tous les paquets 32 bits. Beaucoup de paquets i686 sont encore en cours de construction pour s’assurer que des soft comme multilib, wine, et Steam continueront à fonctionner.” Multilib est une bibliothèque qui permet aux utilisateurs d’exécuter des programmes 32 bits sur des distributions Linux 64 bits.
Valve, la société à l’origine de Steam, a fortement critiqué Ubuntu lorsque Canonical a annoncé qu’il ne prendrait plus en charge ces bibliothèques. Comme les jeux sous Steam se joueront toujours sur Fedora, Fedora n’aura pas à faire face à la critique qu’avait subi Ubuntu.
Cela dit, si vous utilisez toujours une ancienne machine 32 bits i686, vous ne pourrez pas utiliser Fedora 31, qui doit sortir le 29 octobre. Vous obtiendrez cependant un support pour Fedora 30 jusqu’en mai 2020.
Néanmoins, il faut dire que le dernier processeur i686 majeur, le Pentium 3, a cessé d’être livré en mars 2003. Il est probablement temps d’acheter une nouvelle machine. La nostalgie, c’est bien beau – j’ai toujours un KayPro 1 z80 de 1986 en état de marche – mais je ne m’attends pas à ce que le dernier logiciel sorti fonctionne dessus.
Article “Fedora drops 32-bit Linux” traduit et adapté par ZDNet.fr
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