Etalab présente les codes sources de logiciels publiés par des organismes publics
Etalab (mission au sein de la Dinsic, devenue le 25 octobre la Direction interministérielle du numérique) a annoncé le lancement de code.etalab.gouv.fr, site qui présente la liste des codes sources (plus de 2.000 dépôts) publiés par des organismes publics.
MedithIT/Flickr/CC by
«À mesure que nous recensions des dépôts, nous faisions aussi en sorte de demander leur archivage: c’est ainsi que nous avons aujourd’hui atteint les 99% de dépôts de codes sources archivés sur Software Heritage, une garantie supplémentaire pour la pérennité de ces informations publiques.»
«Open source et GAFA, une dépendance mutuelle»
«Le Monde» consacre un grand article aux GAFA (et Microsoft alors?), intitulé «Publicité, hébergement, open-source : comment le Web est devenu dépendant des GAFA». Toute une partie y est consacré aux liens entre les quatre géants et l’open source. Et après le cas célèbre d’Android, «moins connu mais tout aussi important a été l’invention par Google du moteur V8 qui a permis l’émergence de ‘node JS’.
Derrière ce nom technique se cache un outil qui a révolutionné le développement d’interfaces en permettant facilement l’affichage en temps réel sur de nombreux sites et applications comme Uber, LinkedIn, ou Trello… Une solution qui est privilégiée par près de la moitié des développeurs, selon une étude réalisée par le site StackOverflow en 2018.
Apple, elle aussi, est un contributeur de l’‘open source’, puisque ses systèmes d’exploitation dits ‘propriétaires’ (MacOS, iOS) sont basés sur une branche d’Unix dont est aussi issu Linux. La firme de Cupertino n’hésite d’ailleurs pas à revendiquer l’open source comme étant au ‘cœur’ de son activité. Parmi ses projets massivement réutilisés figure le moteur WebKit installé sur des navigateurs Internet et de nombreuses interfaces systèmes.»
L’article du Monde cite aussi Facebook et son architecture de données en open source, et Amazon qui, selon Numerama, est «sans doute le plus mauvais élève de l’open source», l’utilisant massivement en y contribuant très peu.
GitHub cède à une injonction du gouvernement espagnol
Alexis Kauffmann laisse à notre réflexion ce mercredi ceci: le gouvernement espagnol demande à GitHub (détenu par Microsoft à présent comme on sait) de bloquer une appli utilisée par les militants catalans pour s’organiser, et la plateforme se plie à cette injonction (info Vice). https://www.vice.com/en_us/article/9kevn7/spain-and-github-are-blocking-an-app-that-helped-protesters-organize
«Quand on voit les dangers des plateformes propriétaires et centralisées. Quand on fête les 50 ans d’Internet», relève le cofondateur de Framasoft.
Quand le gouvernement espagnol demande à GitHub (et donc à Microsoft) de bloquer une application qui aidait les activistes catalans à s’organiser. Quand GitHub s’exécute. Quand on voit les dangers des plateformes propriétaires et centralisées. Quand on fête les 50 ans d’Internet. https://t.co/lsorhSPwgX — Alexis Kauffmann (@framaka) 30 octobre 2019
Avec Common Voice, Mozilla veut permettre aux entreprises de se lancer dans le vocal»
Il y a deux ans, la fondation Mozilla lançait sa base de données d’enregistrements vocaux en open source, Common Voice. «2.400 heures de données vocales sont d’ores et déjà disponibles en 28 langues», indique TOM («le média du tourisme digital»), qui a interviewé Alexandre Lissy, DeepSpeech Senior Research Engineer chez Mozilla. Extraits:
«Nous avons déjà collecté plusieurs centaines d’heures en français et l’allemand par exemple» (173 heures validées pour le français).
«Ce projet s’inscrit dans l’ADN de la fondation Mozilla qui est de défendre un Web accessible et ouvert à tous. Demain, la recherche vocale sera un point d’entrée majeur vers le Web. S’il n’existe pas de solution libre, il y a aura donc une restriction de l’accès au Web. Il faut laisser la possibilité à de petits acteurs d’accéder à la technologie vocale. Dans notre démarche, il y a aussi la volonté de conserver certains langages moins répandus, comme certaines langues régionales par exemple.»
«Sous l’impulsion de personnes comme Bill Gates, la technologie devient une religion»
L’écologiste indienne Vandana Shiva vient de publier le livre «1%, reprendre le pouvoir face à la toute-puissance des riches» (éditions Rue de l’échiquier). Elle donne à cette occasion une interview à «L’Obs», dans laquelle il est entre autres question de Bill Gates.
«La philanthropie a normalement pour but de soutenir des pans de l’existence humaine qui échappent à la marchandisation. Bill Gates opère différemment: il oriente stratégiquement son argent afin d’ouvrir de nouveaux marchés et de favoriser une vision unique de la science, de l’agriculture et de l’histoire. (…)
Bill Gates fait la promotion d’une «alliance pour une révolution verte en Afrique»! Malgré de nombreuses critiques, il poursuit dans cette voie et pousse pour le brevetage du vivant, le déploiement des OGM, etc. Dans cette quête, scientifiques et commerciaux pillent les savoirs patiemment développés par les paysans et tentent de les breveter. C’est une forme de biopiraterie.
De la même façon, Bill Gates finance la recherche sur l’édition génomique et le déploiement irresponsable de cette technologie. Il espère, par exemple, rendre les moustiques résistants à la malaria pour éradiquer cette maladie. Le problème est que nous n’avons aucune idée des problèmes écologiques que cela pourrait soulever. (…)
On nous dit que le ‘big data’ est le nouveau pétrole. Bill Gates finance des programmes qui visent à amasser des données sur la vie quotidienne des paysans pour ensuite leur envoyer des instructions sur leur téléphone… Cette démarche me semble témoigner d’une vision effrayante de l’agriculture : on abêtit les paysans, on les pousse à perdre le contact avec leur métier, leurs terres et leurs semences. Si l’on suit cette pente, nous aurons une agriculture sans agriculteurs.
Sous l’impulsion de personnes comme Bill Gates, la technologie devient une religion, qui ne peut plus être questionnée et qui revêt les habits d’une nouvelle mission civilisatrice. On prétend remplacer des savoirs locaux, pluriels, multiples, par des ‘intelligences artificielles’ concassant des données issues de capteurs numériques. Evidemment, ce supposé ‘futur’ de l’agriculture fait les affaires des multinationales.»
Comments