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Les tendances IT qui ont forgé l’année 2019

Les tendances IT qui ont forgé l'année 2019

S’il tire aujourd’hui à sa fin, le millésime 2019 aura réservé aux professionnels du secteur technologique nombre de surprises, bonnes et moins bonnes. La rédaction de ZDNet vous propose un aperçu de toutes les grandes tendances qui ont contribué à façonner le visage d’une année décidément riche en émotion.

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En Chine, une chaîne d’approvisionnement très politique

Malgré un très léger réchauffement des tensions commerciales à la fin de 2019 entre la Chine et les États-Unis, le conflit commercial entre les deux superpuissances a déjà laissé un héritage durable sous la forme d’un monde de plus en plus binaire. Si Huawei, taxé par Washington de collusion avec Pékin, a fait l’objet d’un véritable embargo de fait outre-Atlantique, le constructeur chinois en a profité pour développer son propre écosystème et pour renforcer son assise dans l’Empire du Milieu.

La guerre commerciale de 2019 s’est également manifestée de façon très réelle, puisque l’enchevêtrement juridique et l’assignation à résidence impliquant le directeur financier de Huawei, Meng Wanzhou, se sont poursuivis tout au long de l’année, et que deux Canadiens sont toujours détenus dans un centre de détention chinois en guise de représailles. Au milieu des manifestations de Hong Kong à la fin de l’année, Apple s’est retournée et a pris la décision délibérée de ne pas accroître la sécurité de ses usagers dans la ville. Faire des affaires en Chine et accommoder Beijing a toujours été une question épineuse, car les entreprises aspirent à exploiter son marché de plus d’un milliard, mais en 2019, la situation est devenue encore plus épineuse et ne montre guère de signes d’amélioration à court terme.

Les ransomwares, une menace de plus en plus tangible

Si la technique de rançongiciel souffle ses 30 bougies, force est de constater que la technique devient de plus en plus terrible à mesure qu’elle prend de l’âge. Le chiffrement des PC individuels ne suffit plus à faire de l’argent pour ces escrocs qui visent maintenant à chiffrer des réseaux entiers d’appareils.

A la clé, de grosses sommes d’argent pour les criminels – et des maux de tête encore plus importants pour les entreprises et autres organisations qui sont touchées. Tout au long de l’année, des villes entières, de Johannesburg à la Nouvelle-Orléans ont été touchées, ainsi que des hôpitaux et des entreprises, petites et grandes. Les collectivités locales, en particulier aux États-Unis, ont particulièrement souffert cette année. La France est également touchée alors que de nombreuses organisations ou administrations ont fait l’objet d’attaques au rançongiciel cette année, à l’exemple du CHU de Rouen, ciblé par une attaque d’envergure au cours de l’année.

Les ransomwares ciblent aujourd’hui les serveurs, le stockage en réseau et les sauvegardes, et les gangs ont trouvé de nouveaux moyens de diffuser leurs logiciels malveillants. Et il semble que les anciens rançons ne disparaissent pas non plus – WannaCry infecte toujours les PC et les gens essaient toujours de payer la rançon. Au rayon des bonnes nouvelles, notons tout de même que les outils de décryptage des rançons ont permis aux victimes d’éviter de verser plus de 100 millions de dollars à des escrocs. Reste que l’année 2020 devrait encore rimer avec ransomwares, une méthode qui continue à faire peser un réel danger sur les particuliers, les entreprises comme sur les administrations.

La 5G, encore beaucoup de promesses à tenir

Le millésime 2019 restera comme celui des premiers déploiement de la technologie de télécommunications sans-fil 5G. Une technologie qui, rappelons-le, promet des débits de 10 à 100 fois supérieures à celles de la 4G, une latence ultra-faible et la possibilité de connecter à Internet un nombre de dispositifs beaucoup plus important que les réseaux existants.

Ces réseaux mobiles de la prochaine génération transformeront les affaires et feront progresser l’évolution de technologies comme les véhicules autonomes, l’Internet des objets (IoT), l’informatique de pointe, l’analyse de données et la télémédecine. Dès la fin de 2018 et de manière accélérée en 2019, les opérateurs américains et sud-coréens ont déployé les premiers réseaux 5G commerciaux, tandis que les fabricants de téléphones ont lancé les premiers téléphones 5G cette année. Reste que le déploiement des réseaux mobile de nouvelle génération devraient encore prendre du temps. Notamment en France, où les fréquences dévolues à la 5G ne seront allouées aux opérateurs qu’à compter de la première moitié de 2020, au contraire d’une grande partie de nos voisins européens, en avance sur le sujet. Alors que la GSMA prévoit que la 5G ne représentera que 15% des connexions cellulaires d’ici à 2025, force est de constater que l’année 2019, qui devait s’imposer comme l’année de la 5G, n’a finalement pas réussi à tenir ses promesses dans ce domaine. Il reste encore beaucoup de chemin à parcourir avant que nous ayons tous des connexions 2Gb/s sur nos téléphones.

Avec le Cloud computing, le multi-cloud devient la norme

Rappelez-vous : en début d’année, le multi-cloud faisait plus office de théorie que de réalité. Si tous les fournisseurs de cloud souhaitent que leur clientèle soit entièrement dépendante de leur infrastructure, les entreprises veulent toutefois avoir un petit effet de levier sur leur utilisation de différents de services de cloud computing. C’est pourquoi le multicloud a, grâce à son architecture plus souple, pris le meilleur sur le cloud hybride.

Alors que 2019 touche à sa fin, l’ère du multicloud n’est pas encore totalement arrivée, mais quelques indices laissent à croire que cette technologie devrait bientôt s’imposer pour tous les fournisseurs de services de cloud computing. Citons pêle-mêle la décision de Dell Technologies de placer VMware au centre de sa plate-forme de cloud, l’achat de Red Hat par IBM ou encore la saine concurrence entre les trois grands géants du cloud pour les charges de travail d’analyse, de machin learning et d’intelligence artificielle.

2019 restera donc dans les annales comme l’année de la mise en place des premiers éléments constitutifs du multi-cloud. Sur d’autres fronts, le cloud s’est développé à un rythme effréné. Amazon Web Services a développé des processeurs compétitifs pour gérer sa propre infrastructure, Microsoft Azure a continué à se consolider en tant que principal challenger aux services cloud d’Amazon et Google Cloud Platform sous la direction du PDG Thomas Kurian continue à construire sa propre offre.

Smartphones pliables, plus qu’une mode, moins qu’une tendance

Les écrans flexibles, enroulables ou pliables existent depuis des années, mais l’année 2019 s’est définitivement imposée comme le point de départ d’une commercialisation de dispositifs pliables auprès du grand public et le lancement d’un avenir “post-PC”… Moyennant des prix très élevés.

Bien que Samsung ait été le premier grand fabricant à sortir du bois avec le Galaxy Fold, le constructeur coréen a finalement été obligé de retarder le lancement de son smartphone lorsque plusieurs médias ont signalé des écrans défectueux ou cassés sur leurs premières unités de test. Huawei lui a répondu avec son Mate X, annoncée en février au Mobile World Congress 2019. En novembre, Motorola a relancé sa gamme de téléphones Razr avec un Razr pliable.

Étant donné le début difficile du Galaxy Fold, la sortie limitée du Mate X et le prix ultra-premium des premiers appareils pliables, le succès futur des smartphones est encore loin d’être tout à fait garanti. Pourtant, la vague d’annonces d’appareils pliables, de rumeurs et de dépôts de brevets de sociétés comme Xiaomi, TCL, LG, Lenovo, Apple et Google démontre un engagement plus large envers le facteur forme de l’écran pliable.

2019 n’a pas été l’année où les appareils pliables ont remplacé le combiné téléphone/ordinateur portable sur lequel une grande partie d’entre nous évoluent mais elle a définitivement été l’année où nous avons eu notre premier véritable regard sur notre avenir pliable.

L’informatique quantique ouvre le champ des possibles

Cette année a été marquée par de nombreuses annonces spectaculaires dans le domaine de l’informatique quantique, ce qui signifie que ce secteur de la technologie émergente rattrape enfin les niveaux de battage médiatique observés dans le monde de la technologie en général.

IBM a d’abord fait parler d’elle au CES avec un système intégré pour l’informatique quantique, puis, plus tard dans l’année, avec un ordinateur quantique de 53 bits et un nouveau centre de calcul quantique dans l’État de New York qui, selon elle, abritera 14 ordinateurs quantiques.

Mais c’est Google qui a attiré le plus d’attention en prétendant avoir atteint la “suprématie quantique” en utilisant son ordinateur quantique pour résoudre un problème qu’il serait effectivement impossible à un ordinateur classique de résoudre.

Cette année a également été marquée par les premières utilisations de l’informatique quantique par des entreprises – notamment Volkswagen et D-Wave pour optimiser les itinéraires des bus dans le cadre d’un projet à Lisbonne. L’informatique quantique sera probablement fournie en tant que service de cloud computing, du moins dans un premier temps, et Microsoft a également fait part de son enthousiasme, tout comme AWS. Il est encore très tôt pour l’informatique quantique, mais la bataille de l’engouement va certainement se poursuivre…

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