Les salariés de Google ont un message pour l’état-major du géant américain. Dans une lettre ouverte adressée à la directrice financière de Google, Ruth Porat, 1 137 salariés du groupe américain ont appelé ce dernier à prendre des mesures pour lutter contre le réchauffement climatique.
“Nous, soussignés, 1 137 salariés de Google, conformément à la gravité et à l’urgence de la crise climatique mondiale et des dommages disproportionnés qu’elle cause aux personnes marginalisées, demandons à Google de s’engager et de publier un plan climat à l’échelle de l’entreprise”, indiquent les employés du fleuron californien.
Ne plus émettre d’émission de carbone d’ici à 2030
Ce plan devra notamment conduire l’entreprise à ne plus émettre aucune émission de carbone d’ici à 2030, stopper tout financement de think-thank ou de groupe de pression qui nient l’avènement du réchauffement climatique ainsi que toute collaboration avec des entités prônant l’incarcération, la surveillance, le déplacement ou l’oppression des réfugiés ou de membres de minorités.
Des objectifs qui ne sont pas sans rappeler les exigences rendues publiques en septembre par un groupe de militants issus des effectifs de Google, ces derniers indiquant qu’ils participeraient à la grève mondiale sur le climat, qui a coïncidé avec le Sommet des Nations Unies sur le climat à New York.
Google pointé du doigt pour ses liens avec des groupes climato-sceptiques
Peu après ce mouvement de protestation, Ruth Porat avait déjà réagi en soulignant que Google est neutre en carbone depuis 2007 et que, depuis 2018, elle jumelle chaque unité d’énergie qu’elle consomme avec une unité équivalente provenant de sources renouvelables. La dirigeante avait également évoqué un accord récent conduisant Google à augmenter de 40 % sa part d’énergie solaire ou éolienne, pour la porter à 5 500 MW. “Notre plan de soutien aux énergies renouvelables reste une priorité absolue pour nous”, avait-elle alors estimé.
Un engagement qui semble loin d’être suffisant aux yeux des salariés signataires de cette nouvelle lettre ouverte, qui sont revenus cette semaine avec exactement les mêmes revendications que celles qu’ils avaient avant la grève. “Google est une entreprise mondiale qui compte des milliards d’utilisateurs à travers le monde, dont beaucoup sont déjà les plus touchés par la catastrophe climatique.
Le code de conduite de Google exige le respect des utilisateurs et des opportunités. En tant que travailleurs de Google, nous nous engageons à faire passer nos utilisateurs en premier, et Google doit faire de même”, ont estimé ces derniers, qui appellent à une réponse forte de l’état-major du géant américain.
Pas une première
Un état-major en pleine tourmente après la publication, dans la presse américaine, d’informations selon lesquelles Google aurait financé certains climato-sceptiques notoires à Washington.
Une douzaine d’organisations répertoriées comme bénéficiaires de parrainage politique sur le site Internet de l’entreprise ont en effet fait campagne contre la législation climatique, à l’image du Competitive Enterprise Institute, un groupe de pression connu pour avoir critiqué la Maison-Blanche, accusant l’administration Trump de ne pas avoir fait assez pour démanteler davantage de règles environnementales. Google a déclaré que ces collaborations ne signifiaient pas qu’il soutient le “programme entier” de l’organisation.
Ce n’est pas la première fois que des salariés de géants technologiques appellent la direction de leur entreprise à une meilleure prise en compte de l’urgence climatique. En avril dernier, 8 695 employés d’Amazon avaient ainsi appelé leur président-directeur général, Jeff Bezos, à “adopter la résolution des actionnaires relative au plan climat et publier un plan climat à l’échelle de l’entreprise”.
“Amazon dispose des ressources et de l’échelle nécessaires pour stimuler l’imagination du monde et redéfinir ce qui est possible et nécessaire pour faire face à la crise climatique. Nous croyons qu’il s’agit d’une occasion historique pour Amazon de se tenir aux côtés de ses employés et de montrer au monde entier que nous sommes prêts à devenir un leader en matière de climat”, avaient indiqué ces derniers, appelant le géant du commerce électronique à adopter un plan similaire à celui réclamé par les effectifs de Google ce mercredi.
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