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Le russe Alexander Vinnik extradé en France

Le russe Alexander Vinnik extradé en France

Jeudi 23 janvier, le russe Alexander Vinnik est arrivé en France sous escorte policière selon plusieurs sources. Le ressortissant russe avait été arrêté en 2017 en Grèce et était sous le coup de plusieurs demandes d’extradition, notamment de la part des Etats unis, de la Russie et de la France.

La justice américaine souhaite notamment se pencher sur le rôle exact joué par Alexander Vinnik dans l’opération de sa plateforme BTC-e, une bourse d’échange de cryptomonnaie accusée d’avoir été utilisée pour blanchir de l’argent par des cybercriminels. C’était à la suite des accusations portées par le FBI que la police grecque avait arrêté Vinnik le 25 juillet 2017. BTC-e était accusé d’être utilisé pour blanchir de l’argent volé via les différents services d’échanges que proposait la plateforme : celle-ci ne demandait en effet aucune preuve d’identité réelle à ses utilisateurs et offrait des services dits de “mixer”, un service qui consiste à convertir des cryptomonnaies dans plusieurs autres afin de brouiller les pistes et de limiter les tentatives de ceux qui chercheraient à retracer les fonds.

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Cette formidable machine à laver des cryptomonnaies est impliquée dans plusieurs affaires.

Le communiqué de presse du FBI annonçant l’arrestation de Vinnik ainsi que le démantèlement de BTC-e indique également que Vinnik a récupéré et blanchi l’argent issu du piratage de Mt.Gox, la plateforme d’échange de bitcoin fondée par le français Mark Karpeles. Dans Le Monde, on apprend également que Vinnik intéresse les autorités américaines du fait de ses liens avec les operations d’ingérence russe dans la campagne présidentielle américaine de 2016. Là aussi, BTC-e aurait été utilisé pour faire transiter des fonds par des agents russes.

En France, les autorités se sont intéressées à Vinnik suite aux enquêtes portant sur la vague de rançongiciel Locky, qui avait frappé la France en 2016 et 2017. Comme le rapporte L’Express, les agents de la gendarmerie chargés de l’enquête ont remonté la trace des paiements de rançons jusqu’à BTC-e. Une information judiciaire avait été ouverte durant l’été 2018 sur cette affaire.

Les russes réclament également le retour de Vinnik, qu’ils accusent d’une fraude de 12 millions de dollars. C’est évidemment le scénario d’extradition qui conviendrait le mieux à Vinnik, qui juge que seule la Russie sera en mesure de lui offrir un procès équitable.

Depuis son arrestation, le citoyen russe est donc au cœur d’un conflit diplomatique entre les trois grandes puissances. La justice grecque avait statué à plusieurs reprises, parfois en faveur de son extradition vers les Etats-Unis ou vers la Russie. Le 20 décembre 2019, le ministre de la Justice grec a annoncé son intention d’extrader le suspect vers la France, une décision contestée par Vinnik et ses avocats. En Grèce, Vinnik avait entamé une grève de la faim depuis plusieurs semaines pour protester contre le traitement dont il était victime.

Amené devant la justice dés son arrivée en France, Vinnik est mis en examen pour « extorsion en bande organisée », « blanchiment aggravé », « association de malfaiteurs » et « atteinte d’un système de traitement automatisé de données en bande organisée ». Selon Le Monde, il doit être présenté au juge des Libertés mardi après-midi afin de statuer sur sa mise en détention provisoire. Vinnik clame, par l’entremise de ses avocats, être l’objet d’accusations infondées et que cette extradition n’aurait qu’un but politique.

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