Bohemian Rhapsody – D.R.
1 milliard de livres sterling pour le streaming musical
Malgré la baisse des ventes des formats physiques dans tous les secteurs des loisirs (musique, vidéo et jeux), la forte demande de services numériques a été suffisante pour entraîner une croissance globale du marché du divertissement de 2,4 % à 7,8 milliards de livres sterling, soit la septième année de croissance consécutive pour le marché britannique. Pour la première fois de son histoire, le marché de la musique par abonnement franchit le cap du milliard de livres de recettes, soit une hausse de 23,5% par rapport à 2018. Désormais, les abonnements à Spotify, Apple Music, Amazon Music, Youtube Music et Deezer représentent 71% des recettes de la musique au Royaume-Uni.
Le numérique s’impose mais le physique résiste
L’ERA souligne que le succès du numérique impacte directement les ventes physiques en enregistrant un repli de l’ordre de 20%. Mais les ventes physiques représentent encore un chiffre d’affaires de 1,4 milliard de livres. Parmi les succès physiques de l’année, il y a le renouveau des vinyles, les Blu-ray UHD 4K et l’incroyable succès du jeu vidéo FIFA 20 qui s’est écoulé à 1,5 million d’exemplaires. Ce qui fait dire à l’ERA que le support physique est en repli, mais il n’a pas encore disparu. Ce qui fait dire à la patronne d’ERA, Kim Bayley : « La renaissance numérique de la vidéo est remarquable, mais il est indéniable que les formats physiques sont la clé de la réussite d’une superproduction. Chacun des 10 plus grands succès de l’année s’est vendu plus en DVD et Blu-ray qu’en numérique. »
La SVOD écrase le marché vidéo à 1,72 milliard de livres de chiffre d’affaires
Le marché vidéo total a progressé de 9,5% en 2019 pour atteindre un chiffre d’affaires de 2,61 milliards de livres. Dans le même temps les ventes de vidéo numériques (TVOD, EST et SVOD) ont augmenté de 21,5% à 2,11 milliards de livres. Dans le même temps, le marché physique du DVD a reculé de 22,7% pour atteindre 500 millions de livres de recettes. Les foyers britanniques ont donc dépensé 147 millions de livres en moins sur le support physique mais 373 millions de livres en plus sur les dépenses numériques.
Sur le marché numérique, c’est toujours la TVOD qui génère les ventes les moins importantes à 126 millions de livres, en repli de 16% par rapport à 2018. L’EST poursuit sa progression en affichant une croissance de 3,5% à hauteur de 263 millions de livres de recettes. Enfin la SVOD, reine du numérique, locomotive du marché, affiche une croissance de près de 30% à 1,72 milliard de livres. Netflix domine le marché britannique avec ses 12 millions de foyers abonnés suivi de très loin par Amazon avec 6,4 millions de foyers abonnés selon les données publiées par le BARB (Broadcasters’ Audience Research Board) à fin septembre 2019. A ce rythme, la SVOD franchira le cap des 2 milliards de recettes dès cette année.
Phénoménal Freddie Mercury
Bohemian Rhapsody s’impose comme le film événement de l’année au Royaume-Uni. Avec 1,7 million d’exemplaires vendus, il distance les super héros de Avengers qui s’est vendu à 1,3 million d’exemplaires. Pour Bohemian Rhapsody, c’est le support physique qui a cartonné, avec 67% des ventes totales. En moyenne sur les 10 premiers films du classement 2019, l’achat numérique représente 33% des exemplaires vendus. La BASE souligne que Bohemian Rhapsody et Avengers : Endgame se sont vendus à plus de 500.000 exemplaires numériques et que les 10 titres les plus populaires en EST se sont vendus à plus de 175.000 exemplaires chacun.
Complémentarité des activités
Avec 39,6% des abonnés SVOD qui effectuent également des transactions sur les formats voisins, physiques et numériques, ainsi que les 7,2 millions de consommateurs sans abonnements, le marché du divertissement transactionnel reste vital et incontournable car il représente plus de 891 millions de livres sterling dont plus de la moitié (54%) concerne des ventes physiques (DVD, Blu-ray et Blu-Ray 4K). Le physique reste important, selon les observations faites sur le marché, pour 3 raisons : 42% des consommateurs qui ont effectué une transaction physique au cours des 12 derniers mois l’ont fait pour compléter leur DVDthèque ; 43% pour offrir un cadeau et 46% pour le regarder à nouveau plusieurs fois.
Source : ERA – BASE – D.R.
Une année 2020 explosive
Avec les lancements très attendus de Disney+ et Peacock et la montée en puissance de AppleTV+, il faut s’attendre à un nouveau coup d’accélérateur de la SVOD. Comme vient de le rappeler Liz Bales, directrice générale de BASE : «au cours d’une année qui a vu la consolidation entre les studios et les distributeurs indépendants, la réalité est que les habitudes de consommation changent et vont probablement continuer à évoluer, avec le lancement de services D2C comme Disney+, Peacock et HBO Max, tous susceptibles de catalyser davantage ce changement. »
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