Alors que les Etats-Unis incitent leurs alliés européens à se passer des services de Huawei, qu’ils accusent de servir les activités d’espionnage de la Chine, le PDG d’Orange s’est prononcé jeudi contre l’exclusion de Huawei du déploiement de la 5G sur le continent. « Je suis contre l’exclusion de Huawei », a dit Stéphane Richard lors de la présentation de ses vœux.
Stéphane Richard s’est également prononcé pour la définition de règles claires au niveau européen. « J’espère que ça ne va pas conduire à une exclusion de fait des Chinois et notamment de Huawei sur la scène européenne qui, je pense, serait contraire aux intérêts de l’Europe. Par ailleurs, cela poserait des problèmes importants à la plupart des opérateurs européens », a souligné le patron de l’opérateur historique.
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Thierry Breton, commissaire européen au Marché intérieur, a de son côté affirmé dimanche dernier que le recours à des entreprises européennes ne retarderait pas le développement de la 5G en Europe, contrairement aux craintes formulées, en Allemagne notamment, sur les conséquences d’une mise à l’écart de Huawei, rapporte Reuters.
La position du PDG d’Orange va dans le sens de récentes prises de parole. « On ne le sait pas forcément, mais Huawei est aujourd’hui de loin le premier équipementier mondial. La part de marché de Huawei dans les équipements mondiaux est d’un peu plus de 30 %. Elle est plus importante sur l’ensemble de l’Europe, en Afrique, en Asie et nulle aux Etats-Unis », avait-il notamment déclaré en décembre dernier, devant la Commission des affaires économiques du Sénat.
En France, rappelons que le Parlement a adopté en juillet dernier une loi destinée à sécuriser les réseaux 5G, qui concerne également les équipements radio. Celle-ci prévoit un « régime d’autorisation préalable, fondé sur des motifs de défense et sécurité nationale, des équipements de réseau » pour tous les appareils installés depuis le 1er février 2019 sur le territoire. Elle soumet de fait la présence de tel ou tel équipement ou de tel ou tel logiciel sur les réseaux mobiles de nouvelle génération à une autorisation préalable délivrée par Matignon dans un délai de deux mois sur la base d’une recommandation de l’ANSSI.
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