Après des années de débats et controverses, l’Agence nationale des fréquences (ANFR) a tranché : le compteur Linky, tant décrié pour ses risques supposés sur la santé, est définitivement sans danger.
Au terme d’une étude réalisée en 2018 dans le cadre du dispositif national de surveillance de l’exposition du public aux ondes électromagnétiques dans la bande 9 kHz – 100 kHz, l’ANFR a constaté la conformité du niveau d’exposition aux champs électromagnétiques dans cette bande de fréquence.
L’Autorité a constaté l’inocuité du dispositif de compteur électrique d’Enedis dans le cadre d’un dispositif de test ouvert aux particuliers et aux collectivités locales afin de permettre à ces derniers de faire mesurer gratuitement l’exposition aux ondes électromagnétiques aussi bien dans les locaux d’habitation que dans des lieux accessibles au public.
La fin d’un long feuilleton judiciaire ?
178 lieux ont fait l’objet de mesures dans la bande 9 kHz – 100 kHz entre juin 2018, date de l’ouverture du dispositif à ce type de mesure, et décembre 2018. “Dans plus de la moitié des cas (99 sur 178 cas), aucune émission CPL Linky n’a été détectée malgré un temps de mesure moyen d’une heure dans ces cas-là”, a constaté l’ANFR, tranchant ainsi un débat qui a pris, avec le temps, l’allure d’un véritable serpent de mer pour les autorités ainsi que pour l’exploitant du compteur, Enedis.
Dans la bande de fréquence utilisée par les compteurs Linky, à savoir la bande 35 kHz – 91 kHz, les niveaux de crêtes maximaux constatés, de 3,5 V/m et 0,17 µT, ont été entre 25 fois et 37 fois inférieures aux valeurs limites réglementaires de 87 V/m et 6,25 µT, a fait savoir l’ANFR.
Cette conclusion pourrait marquer la fin d’un long feuilleton judiciaire pour Enedis, la filiale d’EDF chargée de la gestion et de l’aménagement de 95 % du réseau de distribution d’électricité en France. Destiné à équiper 35 millions de foyers en France, le compteur Linky a suscité et continue encore à provoquer une certaine hostilité dans le débat public, pour des motifs sanitaires mais également pour les risques que le compteur fait porter sur la vie privée.
Le “déploiement de ces compteurs fait naître une crainte importante en matière de vie privée, tant au regard du nombre très important de données qu’ils permettent de collecter, que des problématiques qu’ils soulèvent en termes de sécurité et de confidentialité de ces données” soulignait d’ailleurs la Cnil dès 2010, avant de conclure de l’inocuité du dispositif dans une décision rendue publique en 2012.
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