Les collectivités sont confrontées quotidiennement à la pénurie d’experts informaticiens dans leurs services. Par ailleurs, les technologies se sont tant diversifiées qu’elles exigent de nombreuses expertises et compétences pour gérer désormais l’intégralité du système d’information dans des conditions de sécurité optimale.
A cela s’ajoute un recrutement plus complexe encore, l’enseignement des innovations technologiques ayant pris un retard que la France et ses institutions pédagogiques peinent à combler.
Les salles informatiques sont également vieillissantes. La diminution des financements publics oblige les élus locaux à arbitrer plus sévèrement les budgets, les conduisant à rogner sur un service informatique devenu parent pauvre du service public.
Or l’absence de redondance, de climatisation et de sécurisation des parties électriques et télécom fait peser chaque jour un peu plus de risques sur le maintien en conditions opérationnelles du système d’information des établissements publics, des petites communes et leurs groupements.
Les collectivités ont tout intérêt à déployer leur système d’information dans un datacenter, afin de garder une cohérence technologique et la main sur la gestion de leur infrastructure, sans faire l’impasse sur la sécurité. Se pose alors la grande question du choix du Cloud.
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S’y retrouver dans la grande variété des Clouds
Qu’on les appelle datacenters locaux, datacenters edge ou encore datacenters de proximité, tous ont pour caractéristique commune d’être un centre de données local de taille réduite.
Ils se distinguent des majors comme AWS, Azure ou Google, lesquels offrent des services et des solutions logicielles et matérielles pour des besoins spécifiques en développement, en puissance de traitement, ou encore de débordement. Ils se distinguent également de grands acteurs français ou basés en France et internationalisés comme OVH , Equinix ou DATA4, dont la plus grande partie de leurs serveurs sont situés à Paris.
S’il n’est a priori plus concevable de se priver du cloud public, son usage quotidien demande une connaissance approfondie de ce type d’environnement. C’est pourquoi, et ce depuis quelques années maintenant, la préférence va au cloud hybride. Mais alors, pour la partie privée de son infrastructure, la question se pose naturellement d’opter pour un petit datacenter local ou un grand datacenter parisien.
La proximité en réponse au quotidien
S’ils sont nommés datacenters de proximité, c’est bien parce que leur emplacement au plus près des clients est un de leurs grands avantages.
Déployer une fibre optique dédiée pour des métiers exigeant une importante bande passante ou pouvoir intervenir rapidement sur les équipements redondés parce qu’ils sont tout proches de l’établissement du client, c’est toute la force d’un datacenter edge et de ses équipes multidisciplinaires.
Ce sont en outre les seuls centres de données capables d’offrir un large éventail de services du quotidien. Un changement de serveur ou de disque dur sont des gestes de proximité qui participent à une action globale de supervision et de maintien en conditions opérationnelles des infrastructures.
Opéré par des équipes présentes dans le datacenter local, l’ensemble du processus n’est plus l’affaire de la collectivité qui peut s’affranchir des contraintes qui pesaient sur elle jusqu’alors, sans pour autant la couper de son infrastructure et des questions, parfois nombreuses, qu’elle peut se poser.
C’est précisément ce qui fait la différence avec un grand datacenter, qui n’offrira ni la même attention ni la même disponibilité à des acteurs locaux de petite et moyenne taille qu’un datacenter edge. Au point d’ailleurs que la proximité et l’assurance d’un accompagnement personnalisé devient un critère prépondérant dans le choix du futur partenaire.
La prééminence des enjeux locaux
Faire travailler les acteurs locaux est un enjeux économique, politique et social dont paradoxalement, les acteurs privés se saisissent ces dernières années. Certains établissements bancaires notamment incitent leurs directeurs et directrices d’agence à solliciter l’offre locale. Paradoxalement car on attend plus volontiers du secteur public qu’il privilégie le local au titre de ses contrats publics par exemple.
Mais en tant que garante des règles de concurrence, françaises comme européennes, une collectivité territoriale ne dispose pas des mêmes marges de manœuvre qu’une entreprise.
Toutefois, la règle ne présente pas autant de rigidité que l’on pourrait le croire. La préférence locale trouve sa légitimité dans les circonstances du contrat, qu’il s’agisse d’assurer une intervention rapide, ou de garantir la proximité ou l’accessibilité. Des exigences auxquelles répondent par nature un datacenter edge et un prestataire local.
Le besoin sera d’autant plus critique que les collectivités notamment via leurs groupements chercheront à optimiser leurs réseaux et leurs dépenses par le biais des objets connectés. L’IoT est une technologie qui nécessite de la proximité et qui produit énormément de données à traiter dans des temps très courts. Or ces flux de données ne pourront pas tous circuler vers Paris, au risque d’embouteiller massivement les fameuses autoroutes de l’information.
Enfin, le déploiement de la fibre optique reste la clé de l’externalisation d’un système d’information. Dans les années à venir, l’ensemble du territoire français aura fait un bond important en termes de réseaux et de connectivité.
Parce que la sécurité des données, leur hébergement en France et l’assurance du bon fonctionnement des logiciels métiers sont des impératifs absolus pour une gestion sereine d’une collectivité et des besoins des administrés, l’occasion d’opter pour un datacenter edge se présentera bientôt, si ce n’est déjà le cas.
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