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La couche d’ozone va bien mieux selon la NASA, mais c’est alertant

Les bonnes nouvelles au sujet du climat sont assez rares pour être soulignées. L’appauvrissement de la couche d’ozone depuis 1980 a vu sa courbe s’inverser quelque fois depuis ces dernières années, et 2019 serait selon la NASA une période record. Le 21 octobre, l’agence spatiale américaine a présenté la période du 9 septembre jusqu’à aujourd’hui comme un cycle extraordinaire, où le trou de la couche d’ozone s’est rétracté de façon spectaculaire, passant de 6,3 millions de kilomètres carrés à « seulement » 3,9 millions.

Néanmoins, l’annonce parvenue par communiqué souligne bien que la raison de cet événement est nullement liée aux comportements des êtres humains. Depuis 1980, les émissions de produits de synthèse appauvrissants l’équilibre naturel d’ozone dans la stratosphère ont bel et bien diminué, mais la contraction soudaine de ces dernières semaines est en réalité liée à un événement naturel loin d’être des plus réjouissants.

La couche d’ozone va mieux, une mauvaise nouvelle ?

Un paradoxe est effectivement bien présent, et l’on pourrait même rapprocher cette santé extraordinaire de la couche d’ozone avec le dérèglement climatique. Situé dans la stratosphère, à environ 25 kilomètres d’altitude au-dessus du pôle Antarctique, le gaz agit comme un filtre protecteur du rayonnement nocif du soleil, tout en laissant passer la lumière et la chaleur.

En réalité, la rétractation du trou de la couche d’ozone intervient chaque année lors de la saison estivale dans l’hémisphère sud, soit aux alentours du mois de décembre. Le Soleil étant plus proche, il réchauffe la stratosphère créant deux phénomènes, agissant mutuellement d’une façon positive sur l’enrichissement de la couche d’ozone. D’un côté, ces températures sont plus propices à la création de nuage stratosphérique, qui limite le phénomène chimique des produits de synthèse de l’être humain sur la détérioration de la barrière naturelle. De l’autre, la chaleur affaiblie le vortex de l’Antarctique, qui retient généralement l’air chargé d’ozone en son centre.

Ces deux événements ont démarré beaucoup plus tôt cette année et se montre d’autant plus importants en termes d’intensité. Il a rarement fait aussi chaud à cette altitude, en cette période de l’année : selon la NASA, on recensait une moyenne de 16 degrés à plus de 25 000 mètres d’altitude. Un dérèglement qui en est ainsi la cause même des chiffres actuels, communiqués par la NASA. Une observation très alertante, qui montre à quel point le dérèglement climatique peut entraîner des événements naturels, fonctionnant par cycle, à se produire plusieurs mois à l’avance.

Selon la NASA, le vortex de l’Antarctique a vu ses vents passer d’une moyenne de 260 km/h à seulement 107 km/h en septembre, permettant un déplacement d’air chargé d’ozone dans la région où le trou se forme habituellement.


La NASA met en garde

L’arrivée prématurée de l’événement a été commentée par Paul Newman, scientifique en chef des sciences de la Terre au Goddard Space Flight Center de la NASA. « C’est une excellente nouvelle pour l’ozone dans l’hémisphère Sud. Mais il est important de reconnaître que ce que nous voyons cette année est dû au réchauffement des températures stratosphériques. Ce n’est pas un signe que l’ozone atmosphérique est soudainement sur la voie de la restauration », a déclaré le spécialiste.

Depuis la fin des années 1980, la courbe d’émissions des produits polluants à l’origine de la détérioration de la couche d’ozone a commencé à s’inverser. Néanmoins, l’alternative à ces pollueurs (généralement de type chlorofluorocarbures, « CFC »), a majoritairement été remplacé par des substances contribuant de leur côté à l’émission de gaz à effet de serre. Historiquement renfermé, le trou de la couche d’ozone ne renferme donc que brièvement la porte de la question du climat.

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