Au moment de songer à remplacer les autocommutateurs analogiques devenus obsolètes, il est logique d’imaginer une téléphonie idéale ou presque. Une attente clé des entreprises concerne la possibilité de faire converger, à la demande, les appels de téléphones fixes et ceux des smartphones.
Ce rapprochement fixe / mobile est mentionné dans beaucoup d’offres chez beaucoup d’opérateurs. Mais il peut prendre plusieurs formes – entre des fonctionnalités sur un autocommutateur de nouvelle génération (IPBX) ou sur une plateforme hébergée ou sur le Cloud.
Vers l’accès téléphonique unifié
Pour l’utilisateur, un objectif intéressant est de pouvoir être joint sur un numéro unique et de pouvoir basculer un appel fixe et sur un appel mobile et inversement. Avec certaines offres, on peut alors utiliser un même combiné pour les deux types d’appels (fixes ou mobiles). Et inversement, on peut choisir d’être appelé sur un seul et unique numéro de téléphone : il est alors question d’accès téléphonique unifié.
Il devient alors possible de disposer d’un même indicatif téléphonique pour l’ensemble des terminaux, fixes ou mobiles. Un numéro de téléphone unique peut être attribué (il peut s’agir d’un indicatif régional ou d’un 06, 07 ou 09).
Ainsi, étant absent de son bureau, un collaborateur peut recevoir en déplacement ou en télétravail, tous les appels arrivant sur son numéro fixe. Il peut choisir d’afficher soit son numéro mobile soit son numéro fixe (en masquant son mobile).
Il est également bienvenu de pouvoir paramétrer un répondeur unique pour les messages entrants sur le fixe comme sur le mobile. De même, il peut être utile de configurer un journal d’appels commun qui centralise tous les appels, entrants ou émis.
Sonnerie et messagerie unifiées
L’utilisateur qui reçoit un appel à son poste de travail peut ainsi bénéficier de la qualité de transmission qui caractérise les téléphones fixes. Il peut alors pouvoir choisir de faire sonner son fixe et son mobile en même temps ou choisir de donner priorité à l’un puis à l’autre.
Cette convergence fixe – mobile ouvre également l’accès à une messagerie vocale unique, consultable indifféremment depuis son smartphone ou son combiné fixe. Chez certains opérateurs (cf. le CallPad), les messages vocaux peuvent être consultés via sa boite email, où que l’on se trouve et sans lancer d’appels.
Vous pouvez choisir d’afficher votre numéro fixe, alors que vous utilisez votre smartphone. Certains opérateurs proposent également d’ajouter des applications qui permettent d’échanger en messagerie instantanée.
Abonnement et facturation uniques
La convergence fixe-mobile présente un autre intérêt non négligeable : la possibilité de réunir les deux services sous un seul et même forfait, avec des appels illimités, y compris vers l’étranger (liste des pays prédéfinie, selon les forfaits proposés).
L’avantage économique n’est plus à démontrer. Cela se traduit ainsi par une facturation unique. Pour l’entreprise, le suivi comptable de la facturation est simplifié – un point fort notamment dans le cas où l’on doit gérer une flotte de mobiles.
Des offres avec options à la carte
Ces avantages, avec des forfaits économiques à la carte, font désormais partie des offres de type Centrex IP mobile ou hébergée chez un opérateur ou sur le Cloud, incluant aussi des accès Internet à haut débit. Ces services représentent un surcoût abordable – de quelques euros – modulable par utilisateur.
Techniquement, certains opérateurs parlent de ‘standard mobile’. Il s’agit bien d’intégrer la téléphonie mobile au standard téléphonique avec les diverses fonctionnalités mentionnées : transfert d’appels, double appel ou encore numérotation abrégée, indication de présence, transfert d’appels, double appel, mais également la visio-conférence, la possibilité de créer des groupes d’appel, etc. Il est également possible d’intercepter des appels entrants avant qu’ils ne passent en messagerie.
Ces extensions innovantes ou ‘packs’ de convergence reposent sur des développements souvent sur base Open Source. Elles découlent de services provenant d’opérateurs mobiles ou à d’opérateurs mobiles virtuels (MVNO). Sur le smartphone il suffit de télécharger une ‘mobile app’ qui apporte les fonctionnalités du standard, et l’avantage des forfaits illimités.
Supervision commune
Un seul clic dans un menu de configuration suffit à transformer une ligne mobile en une ligne convergente. Les communications fixes et mobiles sont acheminées sur la plateforme installée à l’extérieur de l’entreprise, plateforme qui constitue l’intersection ‘intelligente’ entre réseau fixe et réseau mobile.
Pour la maintenance technique et la configuration des utilisateurs, l’intérêt est clair : les lignes fixes et mobiles sont supervisées ensemble, avec une visualisation possible depuis le standard ou depuis un portail de contrôle accessible depuis un navigateur. C’est là que l’on peut paramétrer des profils de renvoi ou des règles horaires sur le mobile comme sur le fixe, etc.
Hébergement versus IPBX
Certains opérateurs télécoms font remarquer que la véritable convergence fixe -mobile ne consiste pas à seulement générer des renvois d’appels ou à installer une application mobile (qui consomme des data).
Dans le cas où l’entreprise souhaite absolument s’équiper d’un autocommutateur IPBX, la solution de convergence donne accès, là aussi, aux fonctions classiques : transfert d’appels, mise en attente, indication de présence, etc.
Pour bénéficier de tous les services mentionnés plus haut, l’autocom est généralement en infogérance. Car la convergence, avec un IPBX, nécessite des interventions d’intégration au sens informatique. Il faut en effet mixer une option logicielle et des offres tarifaires spécifiques pour les communications générées par l’IPBX et les mobiles.
Ici, la solution de convergence doit piloter l’interfaçage avec les réseaux mobiles, alors que sur une solution hébergée (ou sur le Cloud), tout est déjà disponible, à la carte, sur la plateforme extérieure.
Faire en sorte qu’un téléphone mobile ‘pro’ devienne un véritable poste de l’entreprise suppose qu’il y ait convergence du canal voix du téléphone – une contrainte forte. Toutes les entreprises n’ont pas besoin de ce niveau d’intégration.
PME versus grands comptes
De même, dans le cas où l’entreprise dispose de services réseaux privatifs MPLS (MultiProtocol Label Switching) – ce qui ne concerne que les grandes entreprises -, les smartphones peuvent s’intégrer dans le réseau sécurisé global de l’entreprise, en étant protégés par les ‘pare-feu’ de sécurité du réseau de data.
Certains opérateurs, positionnés comme MVNO (opérateurs mobiles virtuel) proposent d’installer de nouvelles puces sur les téléphones mobiles ou de fournir des terminaux qui incluent les puces nécessaires pour que toutes les fonctionnalités puissent être activées. Cette option, pas la plus économique, donne accès à plusieurs opérateurs mobiles – avec plusieurs factures à gérer… – ce qui, là encore, n’intéresse pas toutes les entreprises.
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