C’est une réunion cruciale. L’agence spatiale européenne (ESA) doit décider de sa feuille de route pour les trois années à venir lors d’une rencontre à Séville cette semaine. Et les cordons de la bourse sont détenus par les ministres des 22 Etats membres de l’ESA. Ils doivent arbitrer les quelques 14,3 milliards d’euros demandés par l’agence.
C’est 4 milliards de plus que le budget alloué à l’agence en 2016 mentionne l’AFP. Et cette somme doit s’ajouter à la contribution de l’Union européenne, déjà votée, de 16 milliards d’euros sur sept ans.
Pourquoi plus d’argent ? Parce que la course à l’espace devient très concurrentielle. Et la position de leadership de l’agence est “menacée” selon les portes-paroles de l’agence. En cause, les initiatives américaines et chinoises dont les programmes spatiaux militaires sont ambitieux.
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Ariane 6 vs SpaceX
Mais surtout, l’arrivée de nombre d’acteurs privés qui mettent orbite des grappes de satellites pour déployer un internet haut débit dans le monde entier. Les GAFA, SpaceX en tête, sont moteurs désormais pour mettre en place des outils de géolocalisation, d’objets connectés, ou encore de véhicules autonomes (lire : 50 ans après Apollo 11 : SpaceX est-il la nouvelle NASA ?). Et là aussi l’Europe est à la traine.
Un rapport de la Cour des Comptes note que le modèle économique du futur lanceur Ariane 6 “présente des risques” face à la concurrence de SpaceX. SpaceX est devenu en 2017 leader devant Arianespace sur le marché des satellites en nombre de lancements. Pourquoi ? Parce que SpaceX a fortement baissé ses coûts de fonctionnement en développant un lanceur réutilisable. Les Européens eux “n’ont à ce stade développé que des briques technologiques permettant, à terme, d’acquérir” cette technologie du recyclable, écrit la Cour.
Ariane 6, dont le vol inaugural est prévu en 2020, ne pourra donc être compétitive avec ce nouveau modèle de lanceurs réutilisables qu’avec des cadences de lancement élevées. Un pari osé, d’autant que SpaceX remplirait à 80 % son carnet de commandes avec l’Etat américain, qui paie deux fois plus cher que les autres la prestation.
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