Depuis dimanche, les Iraniens sont coupés du monde. La faute à la répression du régime de Téhéran, qui tente ainsi de masquer la contestation qui gronde dans le pays, un mouvement alimenté par une hausse critiquée des prix du carburant. Alors que le pays, fort de 80 millions d’habitants, compte 62 millions d’internautes, ces derniers ne peuvent plus accéder à la toile depuis dimanche. Une situation qui n’a toujours pas été réglée, comme l’a indiqué le site Netblocks. “90 heures après que l’Iran ait mis en place une fermeture quasi totale d’Internet, la connectivité continue à se stabiliser à seulement 5% des niveaux ordinaires”, fait savoir le site de mapping, relayé par l’ONG Reporters sans frontières.
“Vendredi après-midi, des pannes de lignes fixes et mobiles ont d’abord été identifiées dans les villes touchées, Téhéran, Mashhad, Shiraz et d’autres villes montrant des signes de perturbation. La panne n’a pas été totale et les perturbations n’ont pas eu d’impact national au moment de la rédaction du présent rapport, ce qui suggère un ciblage géographique. Par la suite, les perturbations ont entraîné la déconnexion de tous les réseaux mobiles, suivie d’une panne quasi totale de l’Internet et des télécommunications au niveau national”, a relevé le site, qui ne voit toujours pas d’amélioration à l’horizon.
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“RSF condamne cette nouvelle vague de répression contre la liberté d’information en Iran”, a de son côté indiqué Reza Moini, le responsable de la zone Iran-Afghanistan à RSF. “L’organisation appelle le Rapporteur spécial sur la promotion et la protection du droit à la liberté d’opinion et d’expression, David Kaye, à intervenir au plus vite pour protéger les droits fondamentaux des Iraniens. Le régime de Téhéran doit respecter ses engagements envers les normes internationales et mettre fin à toute discrimination digitale”, a également indiqué la direction de l’ONG, qui rappelle que l’Iran figure aujourd’hui à la 170e place sur 180 pays au Classement mondial de la liberté de la presse 2019 qu’elle établit annuellement.
Rappelons que la coupure d’internet qui prive actuellement une grande majorité d’Iraniens d’accès à Internet fait suite à des manifestations massives contre la hausse du prix de l’essence dans plus de 100 villes du pays, touché par une crise économique profonde suscitée, entre autres, par l’embargo américain qui touche le régime de Téhéran.
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