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IPv4 : la pénurie d’adresses disponibles, c’est pour novembre 2019

IPv4 : la pénurie d'adresses disponibles, c'est pour novembre 2019

L’ère de l’IPv4 semble bel et bien toucher à sa fin. “Nous sommes rentrés aujourd’hui en pénurie. Une liste d’attente existe permettant de récupérer des adresses IPv4 rendues au RIPE NCC, mais peu d’adresses le sont. Internet ne cessera pas de fonctionner mais de grandir”, a en effet indiqué hier l’Arcep sur Twitter. Pour permettre une transition en douceur, le gendarme des télécoms, qui suit le sujet de près et pour qui “la transition vers l’IPv6 est une nécessité vitale”, a annoncé en fin de semaine dernière le lancement d’un comité de réflexion pour assurer la passation entre l’IPv4 et l’IPv6.

“L’Arcep a décidé d’initier la création d’une Task-Force IPv6, co-pilotée avec Internet Society, pour associer les acteurs qui le souhaitent (opérateurs, hébergeurs, entreprises, secteur public, etc.)”, a ainsi fait savoir l’Autorité, en expliquant que l’objectif de ce comité, qui n’aura – espérons-le – rien de Théodule, sera de “permettre aux participants d’aborder des problèmes spécifiques et partager les bonnes pratiques afin d’accélérer la transition vers IPv6”. Cette Task-Force se réunira deux fois par an à partir du second semestre 2019, a détaillé l’Arcep, appelant les entreprises et institutions intéressées à faire acte de candidature à cette adresse.

Il faut dire que la situation se révèle urgente, comme l’a fait savoir le Ripe NCC, le registre régional d’attribution d’adresses IP chargé d’allouer les adresses IP pour l’Europe et le Moyen-Orient. Pour ce dernier, la rupture de stock devrait en effet avoir lieu au mois de novembre 2019, soit dans un délai très réduit. “Aujourd’hui, nous avons attribué le dernier de nos blocs d’adresses IPv4 contigus /22. Nous disposons encore d’environ un million d’adresses, sous forme de /23 et de /24, et nous continuerons de faire des allocations équivalentes à /22 composées de ces petits blocs. Dès que nous ne pourrons plus allouer l’équivalent d’un /22, nous annoncerons que nous avons atteint l’épuisement des stocks”, a ainsi fait savoir l’organisme ce mercredi.

Une pénurie fixée au 7 novembre 2019

Comme le faisait savoir cet été l’Arcep, la pénurie d’adresses en IPv4 pourrait faire exploser leur prix. “Le prix des IPv4 sur le marché secondaire de l’achat des adresses IPv4 déjà allouées, par lequel des acteurs qui ont trop d’adresses IPv4 les vendent à ceux qui n’en ont pas du tout ou pas assez, devrait considérablement croître, du fait d’une demande plus forte, pour une offre de plus en plus faible”, a ainsi fait savoir l’Autorité, qui se montre encore plus précise que le RIPE NCC et fixe au 7 novembre prochain la date de la pénurie d’adresse en IPv4.


Source : Arcep

Comme l’a rappelé le gendarme des télécoms, les clients mobile des opérateurs Bouygues Telecom et Orange, dont les réseaux sont 100 % compatibles à l’IPv6, peuvent d’ores et déjà activer l’IPv6 sur leur smartphone Android.

Pour ce faire, ils n’ont qu’à se rendre dans les Paramètres > Connexions > Réseaux mobiles > Nom des points d’accès > modifier l’APN par défaut en basculant le “Protocole APN” d’IPv4 à IPv6. A noter que les iPhone ne permettent pas à l’utilisateur de faire eux-même la modification d’APN : seul l’opérateur a la main sur ce paramètre.

L’IPv6, un projet de longue haleine

Pour rappel, le lancement de l’IPv6 s’impose depuis plus de deux décennies comme un véritable serpent de mer. Le protocole est sensé remplacer l’IPv4, utilisé depuis 1983 et fort d’un catalogue de près de 4,3 milliards d’adresse destinée à identifier chaque appareil connecté au réseau Internet. “Or, le succès d’internet, la diversité des usages et la multiplication des objets connectés ont comme conséquence directe l’épuisement progressif des adresses IPv4, certaines régions du monde étant touchées plus que d’autres”, a fait savoir l’Arcep, précisant que “les quatre principaux opérateurs français (Bouygues Telecom, Free, Orange, SFR) ont déjà affecté entre 88% et 99% des adresses IPv4 qu’ils possèdent, à fin juin 2018”.

De la même manière que le passage des numéros de téléphones de 8 à 10 chiffres avait multiplié les possibilités de numérotation, l’IPv6 permettra d’augmenter le nombre d’adresses IP, ces numéros qui permettent d’identifier chaque ordinateur connecté au réseau.

En codant l’adresse sur huit séries de chiffres, au lieu de quatre actuellement, la nouvelle version du protocole offrira un ainsi plus grand nombre d’adresses. Le nouveau standard permettra ainsi de répondre à la croissance exponentielle de connexions sur la Toile. Autre avantage : l’IPv6 devrait également faire la différence en matière de transmission de données audio/vidéo et de sécurité.

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